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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 101 - 200 (1843 - 1850)
    • 190  à M. Hello
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190  à M. Hello168

Félicitations pour avoir fondé l'œuvre de la Sainte-Famille en Bretagne. Conseils pour l'apostolat adapté à cette nouvelle œuvre. Appel à des vocations bretonnes.

 

Duclair, 15 septembre 1849

Très cher Confrère et ami,

Votre petite lettre vient me chercher en Normandie où je suis venu pour prendre quelques jours de repos dans ma famille; qu'elle soit la bienvenue, elle augmente les douces impressions qu'on retrouve toujours au milieu des siens et dans son pays natal. Vous êtes un des miens vous aussi, très cher ami, car vous voulez bien avoir quelque charité pour moi et m'accorder cette indulgence si rare dans le monde et qu'on ne trouve guère que dans la famille ou parmi les vrais enfants de Dieu. Je prie le Seigneur qu'Il vous en récompense en vous gardant longtemps l'entourage si affectueux et si bon qu'Il vous a donné et en affermissant vos pas dans la carrière qui commence à s'ouvrir devant vous.

Que vous êtes heureux, très cher frère, d'avoir pu utiliser le temps des vacances en favorisant la création d'une nouvelle œuvre pour la gloire de Dieu. J'ai bonne espérance pour l'avenir de cette petite association qui va naître sur le sol béni de la Bretagne, sous vos yeux et grâce à vos soins; j'y concourrai aussi de mon mieux par mes faibles prières; la Sainte-Famille de St-Sulpice tout entière s'est également associée à vos efforts et a demandé toutes les bénédictions du Seigneur pour la nouvelle sœur qui lui était donnée; je n'étais pas présent à la réunion où cette recommandation a été faite, mais notre cher f. Paillé, qui m'est arrivé ici depuis quelques jours, m'a assuré que tous nos bons amis avaient cordialement répondu à l'appel du p. Milleriot en priant avec ferveur pour la jeune Famille de Lorient.

Je ne crois pas que, dans votre pays, la Sainte Messe soit un élément indispensable des réunions de la Sainte-Famille parce que les ouvriers ne manquent guère d'y aller; ce n'est pas, comme ici, la foi qui fait défaut, mais une certaine vie plus ardente et plus active qui tire les âmes d'une pratique purement routinière des choses saintes pour leur en redonner l'intelligence et l'amour. Les instructions bien appropriées aux besoins des esprits et prises dans les habitudes, les mœurs, les dispositions de vos membres sont le véritable moyen d'influer sur eux et de leur faire un grand bien; si vous avez un prêtre dévoué qui prenne à cœur l'édification de son petit troupeau, qui tende à unir ensemble les associés et à en faire vraiment une famille de frères, si vous obtenez d'une autre part l'aide de quelques laïcs qui seconde l'action du directeur spirituel par tous les moyens en usage ici et par tous ceux que leur propre expérience des lieux leur suggérera, vous réussirez, j'en suis assuré, selon vos vœux. Donner aux pauvres ouvriers la vraie lumière qui leur manque, les unir entre eux par les liens de la charité, afin d'adoucir leur peine et de diminuer leur faiblesse, n'est-ce pas un besoin à Lorient comme à Paris, comme à Lille, à Tours, et partout? Ayons donc confiance, cher ami, prions, faisons de notre mieux et attendons le succès de la bonté de Dieu. Ne pourrait-on terminer les réunions par un petit salut avec la bénédiction du Saint Sacrement? Vous savez combien cette partie de l'office du soir favorise la piété et combien il touche les cœurs les moins fervents. Faites visiter les malades, montrez beaucoup d'affection et de bienveillance aux membres de la Sainte-Famille, faites qu'une tendre charité soit vraiment l'esprit de l'œuvre et vous aurez fondé définitivement la petite société.

Remerciez le divin Maître avec nous, très cher ami; par une faveur que notre indignité n'osait espérer, Il veut bien habiter notre pauvre petite maison de Grenelle; Mgr l'Archevêque vient de nous accorder la permission d'avoir la Sainte Messe et de garder le Très Saint Sacrement, nous ne pouvons croire encore à tant de bonheur. Quand vous reviendrez, vous le partagerez avec nous, car vous vous associez à tout ce qui touche notre petite Communauté. Adieu, très cher ami, ne voyez-vous pas autour de vous quelque âme chère à Dieu et à qui notre œuvre conviendrait? J'aimerais avoir un frère de notre Bretagne, et j'en augurerais bien, car j'aime et vénère ce cher pays comme s'il était le mien.

Adieu encore, très cher ami, je vous embrasse tendrement dans les Cœurs de J. et de M.

Votre frère et ami en N.S.

Le Prevost

 

P.S. Je repars le 20 de ce mois pour Paris.

 

 





168 Emile Hello (1825-1900). à Lorient dans une famille de magistrats, il est le frère du philosophe et écrivain Ernest Hello. Venu à Paris étudier le droit, il entre, après la mort de son père, au Séminaire St-Sulpice. Avant d'être ordonné prêtre en 1853 et de rejoindre l'Institut des F. de St-Vt-de-Paul en 1854, il avait été le secrétaire de la Conférence St-Sulpice. Il collaborait étroitement avec MLP. à la Ste-Famille dont il décrivait ainsi le rayonnement :"La parole si vive du p. Milleriot, d'un côté, la parole si douce et si attirante de MLP. de l'autre, donnaient aux réunions un charme très grand, presque irrésistible." (C. Maignen, Le P. Hello, p.8).





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