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Jean-Léon Le Prevost Lettres IntraText CT - Lecture du Texte |
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191 à M. MaignenRappel de la visite de M. Maignen à Duclair en 1846. Joie et espérance causées par le Premier Tabernacle. Contempler Jésus est non seulement notre part en ce monde, mais c'est "bien la meilleure part".
Je n'ai pas oublié les quelques jours que vous avez passés ici avec moi; je me souviens de votre première apparition; j'ai visité la petite grange qui nous a abrités à votre arrivée: elle est pour moi comme un lieu de pèlerinage où je vais chaque fois avec un sentiment doux et tendre pour vous, confiant et reconnaissant pour le Seigneur qui nous a réunis sous cet humble chaume et y a, je l'espère, associé nos âmes pour le temps et pour l'éternité. J'ai cette confiance, non en me reposant sur nous-mêmes, car parfois, pour l'un un peu d'inconsistance, pour l'autre un peu trop de raideur peuvent amener quelques froissements; mais, comme tout cela se fond vite et se perd dans la divine charité du Seigneur! Puis maintenant, y aura-t-il jamais parmi notre petite famille de nuage durable; quel est le cœur qui ne retrouvera sa sérénité aux pieds du doux Maître qui va prendre asile au milieu de nous? Nous irons à Lui comme saint Liguori et nous dirons: "Maître, nous savons que vous êtes là, donnez à notre âme ce dont elle a besoin!" Il me semble, très cher enfant, que ce sera pour nous une vie toute nouvelle et qu'un plus grand amour se manifestera parmi nous; jusqu'ici, nous étions encore sous la loi de la nature, la loi de grâce nous régira désormais, car le Verbe fait chair descendra au milieu de notre petite famille comme il vint jadis dans la grande famille humaine. Continuez, très cher ami, à prendre les soins nécessaires pour que notre oratoire soit bientôt disposé169, je ne tarderai pas à vous rejoindre; lundi, je serai près de vous et je vous aiderai de grand cœur dans ces travaux. Nous rendrons les trois pièces saines, propres, convenables, mais avec une extrême simplicité, et nous réserverons la plus grande part des quelques cents francs dont nous pouvons disposer pour l'autel, les vases sacrés et les vêtements sacerdotaux. Où en êtes-vous pour la réduction de la Sainte Vierge et pour le tableau de M. de Ségur? Ce bon abbé a une petite composition qui peut-être nous irait: le Cœur de Jésus épanche toutes les grâces dans le cœur de Marie, et celui-ci les déverse sur nos pauvres cœurs. Le f. Paillé me précédera de deux jours, il arrivera vendredi au soir, ce sera déjà un peu tard pour quelques-uns des soins relatifs à la réunion de la Sainte-Famille de St-Sulpice; ayez donc la charité, cher enfant, de vous assurer précisément de M. Lamache que le f. Paillé me dit être disposé à nous venir, et d'avertir de mon absence encore pour cette fois le bon p. Milleriot et M. Guillemin; je présente à l'un et à l'autre mon tendre et respectueux attachement. M. Paillé pourra, à son arrivée, concerter la loterie avec M. Leharivel; prédisposez quelques lots, s'il se peut. Je suis heureux, cher enfant, de ce que vous me dites sur vos dispositions intérieures. Contemplons sans cesse le doux Jésus dans ses états divers, c'est notre part en ce monde, ce sera notre éternelle joie en l'autre. Oh! que nous avons bien la meilleure part; goûter le divin Jésus, converser avec Lui, nous essayer à Le suivre et à L'imiter, puis tâcher après de faire partager à quelques âmes un pareil bonheur; qu'y a-t-il de plus doux et de plus beau en ce monde; c'est la suprême fin de l'homme, c'est l'existence prise à son point le plus haut, c'est le dernier degré de la terre jusqu'au Ciel. Béni soit le Seigneur qui nous a donné une telle vocation et daigne son amour nous aider à y correspondre! Nous y travaillerons de notre mieux; je vous ai vu avec joie, depuis quelque temps surtout, vous armer de résolution et envisager plus fermement le but vers lequel nous tendons; vous poursuivrez, cher enfant, et le bon Dieu, qui n'aime rien tant que cette ardeur de nos âmes, vous soutiendra et vous enflammera Lui-même de son amour. Priez toujours ensemble pour les absents; ils prient aussi bien tendrement pour vous. Je vous embrasse en N.S. et suis comme toujours votre père et frère. Le Prevost
Je vous recommande, comme au f. Myionnet, notre petit f. Tavernier, cultivons cette chère petite âme, afin qu'elle apprenne à goûter Dieu; nous aurons fait une belle œuvre; notre exemple avant tout y contribuera beaucoup. Ma sœur vous assure de ses bons souvenirs.
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169 Pour la cérémonie du premier Tabernacle. Le 15 octobre 1849 restera à jamais gravé dans la mémoire des frères. L'abbé Gibert, qui célèbre la première messe dans le petit oratoire aménagé et embelli avec soin, prend pour thème de son homélie une pensée de Thérèse d'Avila dont c'est précisément la fête. "Oh, si l'on savait quel grand événement c'est pour le monde qu'un tabernacle de plus sur la terre". On peut relever au Journal de Communauté du 15 octobre : "Jour à jamais mémorable pour la petite famille. Par une faveur aussi inespérée que peu méritée, Mgr l'archevêque de Paris daigne nous accorder la permission de faire dire la messe dans notre pauvre maison et d'y conserver le T.S.Sacrement. La chapelle est dédiée aux Saints Cœurs de Jésus et de Marie". |
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