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Jean-Léon Le Prevost Lettres IntraText CT - Lecture du Texte |
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198 à M. MyionnetMLP. est en cure à St-Valéry-en-Caux avec le frère Paillé. Pauvreté de leur logement. Union des âmes par la prière : "mutuelle charité qui réjouit le cœur de notre Dieu".
St-Valéry-en-Caux, 13 juillet 1850 (chez M. Bonâtre, aubergiste, Nous avons tardé un peu à vous donner de nos nouvelles, afin de vous dire précisément où nous avions élu notre domicile et comment nous nous trouvions de nos premières immersions dans la mer. Tout est bien jusqu'ici et nous n'avons qu'à remercier le Seigneur qui semble avoir tout disposé pour notre plus grand avantage. Nous avons pris notre demeure en dehors du bourg, au bord de la campagne, à peu de distance des bains cependant, et à distance égale des deux églises du pays que nous pouvons ainsi visiter tour à tour. Nous ne pouvions rencontrer une situation plus heureuse et, pour comble de satisfaction, notre présence dans la maison où nous sommes y est un véritable bienfait. c'est une petite auberge commençante, tenue par de pauvres jeunes gens, assez au dépourvu, je crois, qui n'ont absolument que nous en ce moment et que nous allons faire vivre tant que durera notre séjour ici. c'est bien tomber pour des gens qui cherchent partout la charité; enfin nous eussions pu parcourir tout le pays inutilement pour trouver des conditions aussi peu dispendieuses que celles dont nous sommes convenus. Il est vrai, et nous reconnaissons encore ici les attentions vigilantes de la Providence, que notre pauvreté ne saurait être plus grande qu'elle l'est. Notre chambre (le f. Paillé et moi faisons chambre commune) n'a, outre deux mauvais lits très durs et fort défoncés, qu'une petite table et trois tabourets. Tout cela n'est-il pas fait exprès pour nous? Mais le plus merveilleux de la chose, c'est que notre ami M. Darode, qui s'est trouvé fidèlement au départ et que des motifs sérieux avaient retenu loin de nous les jours précédents, s'accommode parfaitement d'une pareille situation et la déclare telle qu'il l'eût voulu choisir. Remerciez donc avec nous, chers frères, le bon Maître qui a daigné traité si doucement ses serviteurs. La mer nous réussit jusqu'à présent très bien, le temps est fort beau, le vent paisible, nous avons pris des bains tous les jours, sauf le premier où les conditions n'étaient pas bonnes pour moi. Nous n'avons pu jusqu'ici faire aucune démarche pour la fondation d'une Conférence, le f. Paillé prétend pourtant qu'une visite qu'il a faite, par une heureuse circonstance, dans une pauvre famille et l'aumône qu'il lui a donnée d'une pièce de vingt sous sont les premiers indices d'une Conférence encore à naître; je souhaite de tout mon cœur qu'il ait prophétisé. Il dormait, ce bon frère, sur l'angle de la table où je vous écris; il vient de se réveiller et, entre deux sommes, il me charge de vous assurer de ses tendres souvenirs. M. Darode veut aussi que je dise quelques mots pour lui. Nous n'avons qu'à nous louer de l'aimable caractère et des habitudes éminemment sociables de cet excellent jeune homme. Il aime sincèrement le bon Dieu et est fort attaché à sa foi; j'ai la confiance qu'il restera en bonne voie, quelque direction qu'il prenne. priez bien pour lui, il est fort préoccupé de son avenir. Nous suivons de notre mieux tous les exercices de notre règlement; ceux du matin surtout sont invariablement observés; nous allons trois fois par jour au moins à l'église et nous nous tenons souvent en présence du divin Seigneur. Est-il besoin de dire, très chers amis et frères, que nous vous mêlons à tous ces actes et que notre âme est toujours unie à la vôtre; il nous est doux de songer que, de votre côté, vous priez aussi pour nous et que cette mutuelle charité réjouit le cœur de notre Dieu. Ecrivez-nous, chers frères, sans aucun retard, nous avons hâte de recevoir de vos nouvelles; je vous saurai gré de nous répondre au plus vite. Assurez bien notre bon p. Beaussier des respectueux sentiments de ses deux fils absents, nous regrettons bien de ne l'avoir pas avec nous; la mer lui eût été très douce, j'en suis très persuadé. J'embrasse mes bien bons amis MM. de Malartic et Hello, sans oublier nos amis si dévoués MM. Lecoin, Boutron, etc. Je prie le f. Myionnet de me dire quelques mots du petit soldat et de mon pauvre pénitent de Necker. Adieu, très chers amis, je vous mets tous ensemble et séparément aussi dans les Cœurs divins du Sauveur et de la T.SteVierge Marie, notre Mère, et je m'y unis à vous dans un saint embrassement. Votre affectionné Père et frère en N.S. Le Prevost
P.S. Si M. Beaussier est absent, ne pourriez-vous nous envoyer, après que vous les aurez vus, les numéros de l'Ami de la Religion? La poste de la petite rue du Bac fait ces envois pour 3 ou 5 centimes. Je recommande à notre cher enfant Gabriel d'être bien fidèle à tous ses exercices et de se faire corriger, comme je le lui ai dit, par mon autre fils Maignen; je les embrasse tendrement l'un et l'autre. Je n'ai pas encore fini mon rapport et j'ai toujours le travail pénible.
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