Organisation de la retraite pour la Sainte-Famille.
St-Valéry-en-Caux,
[26 juillet 1850]
Très cher fils,
Je reçois une
lettre de M. de Malartic qui m'annonce que probablement nous aurons l'église
des Carmes pour la retraite, le dernier jour excepté. Il serait bien essentiel
d'avoir au plus tôt une assurance positive à ce sujet, car le moment est venu
de faire imprimer sans retard les lettres d'invitation et d'en préparer
l'envoi. Je vous prie donc, cher enfant, de savoir au plus juste ce que nous
pouvons espérer. Nous ne pouvons compter sur l'église de St-Sulpice, M. le Curé
m'a écrit une lettre toute bonne assurément, mais dans laquelle il m'explique
les motifs graves qui l'obligent à la réserver uniquement pour les services
paroissiaux proprement dits. Il faudrait en prévenir le p. Milleriot et savoir
si le p. de Ravignan nous est définitivement acquis; j'espérais que hier jeudi
vous auriez pu voir notre p. Milleriot et me dire pour aujourd'hui sa réponse.
Je vous prie, en tout état de cause, cher ami, de régler toutes choses avec le
Père pour le lieu de la retraite et le jour où elle commencera, et de faire
imprimer les lettres d'invitation; vous en trouverez des modèles de l'an
dernier dans le bas de l'armoire de la Sainte-Famille (des
lettres vertes).
Si l'église des Carmes ne nous était pas accordée dans de
bonnes conditions, mieux vaudrait se réfugier dans notre chapelle ordinaire des
séances; alors, il faudrait voir M. Icard pour s'assurer que les catéchismes ne
nous feraient pas obstacle le matin du jour de l'Assomption pour la messe de
clôture. Vous penserez sans doute, comme moi, que mieux vaudrait encore rester
dans cette chapelle que d'aller aux Carmes la semaine qui suivra l'Assomption.
Je laisse toutefois le p. Milleriot et le p. de Ravignan tout décider.
Voyez aussi M. Tardif, je vous en prie, pour le prier de
réunir tous éléments possibles de notre musique; je m'en remets à son zèle si
dévoué.
Je joins ordinairement aux lettres d'invitation une
petite lettre autographe de moi pour inviter nos hommes à venir exactement à la
retraite, à distribuer des lettres à leurs amis et à les amener avec eux. Je
crois que M. de Malartic pourrait écrire cette lettre que vous prépareriez avec
lui et qu'on pourrait imiter ma signature que je vais faire ci-contre aussi
belle que possible.
L'important serait de préparer les adresses des lettres
d'invitation, c'est un travail assez long; on n'en envoie qu'aux hommes, à tous
ceux qui ont renouvelé leurs cartes au moins dans l'intervalle d'une année ou à
peu près.
Il serait bien nécessaire que le p. Milleriot dît bien
précisément toutes les dispositions de la retraite à la séance de dimanche, car
je ne serai pas là pour les annoncer.
Le nombre des lettres à imprimer devra être proportionné
au local; pour les Carmes, j'en faisais ordinairement mille vertes pour les
hommes, trois cents blanches pour les femmes; celles-ci n'étaient pas envoyées,
mais données avec réserve à la bibliothèque.
Adieu, très cher fils, je vous embrasse avec N.S. et vous
charge d'embrasser mes autres bien-aimés enfants. L'heure me presse.
Le Prevost
Nous arriverons, selon toute apparence, vendredi 2 août,
à 6h ¾.
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