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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 201 - 300 (1850 - 1855)
    • 208  à M. Levassor
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208  à M. Levassor

Importance de l'élément sacerdotal dans l'Institut pour que les Oeuvres atteignent leur fin. L'oeuvre suressentielle pour MLP.: une communauté d'hommes consacrés à Dieu dans la vie religieuse et voués à l'apostolat auprès des ouvriers et des pauvres.

 

Paris, 19 septembre 1850

Très cher ami et frère en N.S.,

Votre bonne lettre s'est croisée avec une petite épître que je viens d'écrire à Mlles Lesueur pour les prier de hâter votre réponse; elle n'a été différée, comme je l'avais un peu présumé, que par votre absence et les excursions charitables que vous venez d'entreprendre.

Je serai tout heureux d'offrir personnellement mon respect à votre vénérable Curé, et je le remercie bien d'avance de la visite qu'il a promis de me faire. Je suis à Grenelle, rue du Commerce, 75, les mardis et vendredis toute la journée; aux autres jours, à Paris, rue du Regard (le dimanche excepté), de midi à une heure et souvent toute la matinée.

Le bon jeune homme dont je vous ai parlé consentirait difficilement à s'engager pour l'avenir, mais, pour alléger votre charge, il pourrait pourvoir à l'entretien de son vêtement, au moyen de quelques petites sommes que sa mère trouve la possibilité de lui faire parvenir.

Offrez bien souvent au bon Dieu, je vous prie, car elle me paraîtrait venir de Lui, la bonne pensée qui vous presse parfois de vous unir à nous. Nous sommes bien petits, bien faibles et pourtant le bon Dieu nous soutient, bénit nos humbles travaux et dit à notre Cœur qu'Il agrée notre entreprise. Dans toutes nos œuvres, nous tendons au bien des âmes, notre unique fin est de les amener à Dieu; mais quand nous les avons gagnées, à qui les conduire? Les prêtres, zélés tous et bienveillants, sans doute, sont occupés et chargés de mille soins, ils ne peuvent nous donner que des moments, au lieu d'appuyer nos œuvres et de les développer avec suite; notre petite association ne trouvera donc son complément que dans son union intime avec quelques saints prêtres qui voudront bien, dans la charité et l'humilité du Seigneur Jésus, nous accepter pour frères et pour amis. Ce n'est pas d'aujourd'hui, très cher ami, il vous en souvient, qu'il s'agit pour nous d'associer nos efforts; dès nos débuts dans l'exercice de la charité, nous y avions songé sérieusement. Mais, pour réaliser de mon vivant une si désirable union il ne faudrait pas la reculer dans un lointain indéfini; je suis toujours maladif, je n'ai que des jours de grâce et ne puis compter sur un long avenir; pensez à cela, cher ami et frère en N.S. et demandez au divin Père ses saintes inspirations.

Nous avons, en ce moment, un besoin plus qu'ordinaire du secours de vos prières, diverses choses se remuent autour de nous qui pourraient influer sur notre petite Communauté (quant à ses destinées); plusieurs sujets se présentent et semblent en bonne disposition; faibliront-ils comme tant d'autres qui nous sont apparus, c'est le secret de Dieu, nous sommes entre ses mains. D'une autre part, deux ou trois de nos amis en Province auraient dessein d'unir leurs œuvres aux nôtres. Ils sentent qu'une fusion intime, absolue serait le meilleur moyen, mais ils y trouvent quelques difficultés: viendront-ils à nous, alors ils délaissent pour un temps leurs œuvres commencées; irons-nous nous-mêmes à eux, mais nos sommes encore trop peu nombreux et déjà trop chargés pour nous séparer encore; là est le point à trancher. Il me semble que les œuvres ont une importance accessoire, elles naissent par centaines tous les ans et marchent autant bien qu'elles le peuvent dans l'état des choses; mais, l'œuvre suressentielle et première serait de former et d'unir en une association forte et stable des ouvriers dévoués qui soutiennent et activent toutes ces oeuvres actuellement languissantes, parce qu'elles manquent d'appuis stables, d'hommes dégagés des soins et des intérêts du monde, qui puissent, non se prêter, mais se donner, se livrer tout entiers. Là est notre pensée, le terme de nos aspirations. Vous, très cher ami, qu'une si tendre charité unit à nous, demandez tous les jours, je vous en conjure, au Seigneur qu'Il soit avec nous et puisse-t-Il aussi, comme marque de son amour, incliner tout à fait votre cœur vers notre humble entreprise.

Croyez-moi bien, dans les Cœurs divins de J. et de M.,

Votre ami et frère

Le Prevost

 

 




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