L'entrée de M. Planchat en communauté est imminente.
"L'humble ministère des pauvres", tel est l'apostolat
qui attend M. Planchat.
Paris, 10
décembre 1850
Très cher ami et frère en N.S.,
Pendant que vous m'écriviez la bonne et pieuse lettre que
M. l'abbé Gentil a bien voulu apporter à grenelle, j'écrirais moi-même, en
datant de l'aimable fête de l'Immaculée-Conception, une note que j'envoyais à
M. l'abbé Icard afin d'aplanir les voies, suivant ses conseils, et de préparer
votre entrée au milieu de nous. Que le Seigneur est bon, très cher ami, de nous
indiquer si clairement son adorable volonté et de préciser si nettement votre
vocation. A l'inspiration de nos cœurs, en effet, se joignent les assentiments
unanimes de votre Directeur, de MM. Carbon et Icard, vos Supérieurs, enfin de
M. l'abbé Buquet que je suis allé voir et qui, en donnant pleine adhésion à
notre projet, m'a promis de régler l'affaire à l'Archevêché.
Nous serons forts avec de telles autorisations et, bien
sûrs que Dieu nous envoie, nous travaillerons avec un dévouement absolu à le
servir, à le faire connaître et aimer.
Ai-je besoin de dire, très cher frère, que nous prions
beaucoup pour vous, que nous prierons plus encore à mesure que le beau jour de
votre ordination sera plus proche? Demander pour vous, c'est demander pour
notre petite famille, pour nos enfants, pour nos pauvres que vous édifierez
plus tard avec la grâce et sous l'inspiration de Dieu.
J'irai voir le vénérable M. Caduc jeudi, je l'espère, et
je serai tout heureux de prendre ses conseils, de m'éclairer de ses lumières;
en attendant, M. Myionnet vous porte ce mot pour vous dire, au nom de tous,
combien votre venue prochaine réjouit nos cœurs; je lui eusse disputé cette
satisfaction ou plutôt je l'eusse partagée avec lui, si je n'étais retenu le
mardi à Grenelle.
Notre joie sera double si votre bon ami, M. Gentil, se
croit aussi appelé à concourir à nos petites œuvres; dès longtemps, M.
Myionnet, qui le connaissait, m'avait communiqué le désir qu'il éprouvait de le
voir, à votre exemple, prendre l'humble ministère des pauvres, ministère si
beau, si fructueux, si rempli de saintes consolations. Assurez donc cet
excellent ami qu'il sera compris dans nos prières comme il l'est déjà dans la
tendre et fraternelle affection que nous vous avons vouée.
Je suis dans les Cœurs de J. et de M.
Votre dévoué ami et frère
Le Prevost
P.S. Je demanderai aussi pour vous les prières des
Saintes-Familles; samedi dernier, j'avais déjà écrit à la même intention à
N.D.-des-Victoires; vous voyez que vos désirs étaient prévenus et que nous nous
entendons déjà.
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