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Jean-Léon Le Prevost Lettres IntraText CT - Lecture du Texte |
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232 à M. MyionnetEsprit de famille pendant le séjour à Saint-Valéry. La Communauté a souffert d'un manque de lien entre ses membres: il faut donc envisager une consécration plus solennelle de leur don total. L'abbé Beaussier donne son accord. Recommandations diverses sur la vie de communauté et sur les oeuvres.
St-Valéry-en-Caux, 29 août 1852 Très cher ami et fils en N.S., J'ai reçu hier toutes vos lettres à la fois; elles ont été, pour le f. Paillé et pour moi, une vraie joie et ont fait comme revivre la Communauté autour de nous, et, pour compléter l'ensemble, je recevais par le même courrier une longue lettre de notre bon p. Beaussier. Je sais bien bon gré à nos chers frères de l'aimable empressement qu'ils ont mis à m'écrire. Chacune de leurs petites lettres m'a fait un grand plaisir; elles respiraient toutes la simplicité, le bon désir du cœur et la volonté sincère de glorifier Dieu; je répondrai à chacun, si je le puis; le f. Paillé, qui vous rejoindra bientôt, portera ces lettres, quelques-unes au moins, sinon toutes, car l'heure irrégulière des bains et la difficulté que j'éprouve à écrire immédiatement après les repas coupent mal mon temps et ne me permettent pas de faire tout ce que je voudrais. Je ne suis pas, d'ailleurs, tout à fait mon maître, le f. Paillé, comme pharmacien et par concomitance un peu médecin de la Communauté, me gouverne ici despotiquement; ainsi, il a réglé dans sa science doctorale que dix bains de mer m'étaient indispensables, je suis donc forcé de rester ici jusqu'à mercredi, afin d'atteindre ce nombre déterminé de dix; par la même raison, il y restera aussi et ne vous arrivera que mercredi dans l'après-midi. Assurez bien tous nos chers frères que cette petite absence ne sert qu'à me montrer combien ils me sont chers et combien le lien qui m'attache à eux est fort et puissant. Notre p. Beaussier entre pleinement dans nos vues relativement aux dispositions que nous avons projetées, elles répondent aux vues qu'il avait de son côté; il était frappé comme nous de la nécessité de nous relier plus fermement ensemble et de rendre le corps de la Communauté plus compact et plus un; le f. Paillé semblait n'attendre qu'un mot à ce sujet, son cœur était prêt et, comme le nôtre, déjà travaillé par Dieu. Réjouissons-nous, cher ami, dans cette bonne pensée de nous immoler à Dieu, non plus que nous ne l'avions fait déjà intérieurement, mais de nous donner par une consécration plus solennelle et plus sainte qui sera pour nous la source de grâces nouvelles et plus abondantes. Je n'ai pas encore communiqué à M. Carment notre pensée à laquelle il adhérera, j'en suis convaincu, de bien grand cœur; je lui en parlerai dans la lettre que je vais lui écrire; vous pourriez l'y préparer peut-être en lui faisant sentir, en général, que le malaise dont nous avons tous souffert cette année provenait en partie du défaut de liaison intime entre nous et que le moment semble venu de nous unir plus fermement. Dites à mon fils Bretonnier que je lui écrirai; qu'il soit tranquille, il est éprouvé, mais cela ne doit point l'étonner; le démon réunit tous ses efforts pour le détourner de son chemin, il n'y réussira pas, Dieu sera le plus fort et restera le maître de la place. Ce bon enfant se trompe, je ne lui ai pas refusé la permission de voir le bon p. Jésuite qu'il avait connu à Strasbourg; je lui avais dit, au contraire, qu'il pourrait s'entendre pour cela avec vous; vous pourrez donc régler cela avec lui pour l'heure et le jour. Je ne serai pas fâché que vous en finissiez avec M. Bourbonnet; je ne crois pas qu'il nous convienne; il vaut mieux que cela ne traîne pas. Pour la cuisinière, nous verrons à mon retour; j'ai cherché ici, mais les femmes de ce pays ne peuvent quitter leur clocher et s'accoutumer à d'autres lieux, il n'y faut pas penser. Prions le bon Maître et la Sainte Vierge, afin qu'ils nous aident à faire de notre maison un intérieur comme celui de Nazareth. C'est une bonne pensée qu'a eue notre bon abbé Lantiez de nous préparer à la Nativité par une neuvaine; nous pourrons dire tous les jours l'Ave maris stella avec l'oraison de Tierce Deus qui salutis etc. Mais surtout nous appliquerons à cette intention nos pensées, nos prières, nos intentions que nous mettrons toutes en union avec celles de la Très Sainte Vierge, afin d'être tous d'un seul cœur avec son cœur au jour de sa bienheureuse naissance. Nous nous préparons aussi de loin à la retraite que nous devons avoir à cœur de faire en bonne et parfaite disposition. Je ne trouve rien pour le travail des enfants à vous indiquer; le bon Dieu nous inspirera. Quant à leur récréation du soir, on peut la laisser sous la garde de M. Polvêche et aussi de quelqu'un d'entre nous qui s'y adjoindra; jouer soit au fond du jardin, tant que cela se pourra, soit quand il pleuvra, dans leur salle d'étude, à divers jeux que l'on réussira; à 8h.¼, ils peuvent aller se coucher tous ensemble sous la conduite d'Yves [Larivière] qu'on chargera spécialement de la surveillance et qui en sera honoré; à la condition que l'un de nous monte chercher leur lumière 10 minutes après et s'assure que tout est en ordre. Je crois que tout serait en sûreté ainsi. M. Polvêche, plus âgé, achèverait la récréation avec nous ou plutôt la commencerait, car elle ne commence en réalité qu'à ce moment. Il importe de bien régler, dès l'abord, le temps du jeune Polvêche qu'on dit laborieux et qui doit garder ses bonnes habitudes. J'ai oublié deux ou trois petites recommandations avant de partir, je les marque ici: 1° - envoyer au plus tôt à Mme Michelin, qui me l'a demandé plusieurs fois avec instance, la note de tout ce qu'on a avancé pour Emile à la première communion ou autrement. 2° - faire prendre deux matelas et un traversin qui appartiennent à François; Mlle Gauthier y tient; j'ai trop tardé. François dira l'adresse et pourra y aller avec quelqu'un. 3° - prier M. Maignen de faire remettre sans plus tarder au Séminaire du St-Esprit les livraisons des Petites Lectures pour M. Caille, il y a deux mois que ce pauvre ami attend de nous ce petit service. Voilà, je crois, tout ce que j'ai de plus pressé en ce moment à vous dire; s'il me revient quelque chose, je l'écrirai par le f. Paillé. Ayez confiance pour votre distribution, elle se passera bien; le bon Dieu veille sur nos enfants et sur nous, et le bon saint Vincent aussi vous inspirera la simplicité et ce pur amour de Dieu qui sont les plus sûrs moyens de bien faire; tout pour Dieu et sous le regard de Dieu. J'embrasse et vous, et tous nos frères, y compris notre bon Casimir [Larivière] qui ne m'a point écrit, mais dont je sais les bons sentiments. Le Prevost
Veillez à ce que le f. Maignen ne se fatigue pas trop, je lui recommande d'être docile sur ce point en particulier.
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