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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 201 - 300 (1850 - 1855)
    • 234  à M. Planchat
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234  à M. Planchat

Pour le rétablissement de la santé du père Planchat, son médecin lui prescrit la Messe et un peu de travail manuel. Démarches pour son futur ministère.

 

Paris, 17 septembre 1852

Très cher ami et fils en N.S.,

J'ai vu avec peine, par la lettre que vous avez écrite à notre f. Maignen, que vous aviez éprouvé quelque contrariété relativement à l'avis qu'a donné M. Fauville sur le régime qui semblerait le meilleur pour vous présentement, et aussi à cause de la concision de ma lettre qui ne vous aurait pas indiqué cet avis avec assez de particularités.

Vous ne m'en voudrez plus, je l'espère, cher ami, quand vous saurez, d'une part, que je n'ai fait moi-même qu'accepter en cette occasion la décision de M. Fauville, et de l'autre, que cet excellent Monsieur m'avait promis de vous écrire et de vous expliquer plus en détail son opinion; ses occupations l'ayant empêché d'exécuter cette promesse et ma lettre s'étant trouvée ainsi seule pour vous transmettre les renseignements que vous attendiez, vous avez pu, avec juste raison, la trouver trop peu explicite.

M. Fauville, en prenant la peine de me venir voir pour m'entretenir au sujet de la lettre que vous lui aviez écrite, avait son opinion arrêtée. Selon lui, il est essentiel, pour confirmer le mieux si sensible que vous éprouvez et qui s'accroîtra encore après l'automne, que vous vous borniez, pour quelque temps encore, à dire la Sainte Messe et que vous vous attachiez à fortifier votre corps par quelque travail manuel. Votre bon médecin, en me venant voir, n'avait d'autre but que de s'enquérir des moyens que nous pourrions avoir de vous donner en ce sens une occupation; l'offre que nous lui avons faite de la culture du jardin et de quelques ouvrages dans la maison ne l'a pas satisfait, il a pensé que vous ne persévéreriez pas longtemps à prendre ces soins qui, dans notre maison, ne seraient pas ceux qui vous conviendraient proprement, tandis que, dans un institut agricole, loin de vous trouver en exception en vous livrant au travail des mains, vous ne feriez que suivre le mouvement général, dont l'entraînement vous soutiendrait et vous permettrait de persévérer durant un temps suffisant pour achever votre guérison. M. Caduc, à qui j'ai communiqué cet avis, a insisté vivement pour qu'il fût suivi exactement; et nous, très cher ami, nous avons nous y conformer, quelque regret que nous eussions de voir ainsi notre réunion à vous quelque peu ajournée.

Je pensais qu'après la réception de la lettre promise par M. Fauville, vous nous écririez pour nous dire vos vues ou bien à Madame votre mère, afin que nous sachions de quel côté vous penseriez à chercher entrée dans un Institut agricole; vous nous direz, cher ami, si vous désirez que nous prenions quelques renseignements à ce sujet, ou si vous préférez ne vous occuper que plus tard de ce soin. J'espère, très cher ami, qu'après ces explications, vous serez bien convaincu qu'en cette occasion, comme en toute autre, nous n'avons voulu que ce qui semblait vous être le plus avantageux et que nous avons suivi les avis des hommes si éclairés et si sages qui s'intéressent à vous, plutôt que le nôtre propre.

Il y a quelque temps, M. l'abbé Millot a écrit à M. Paillé et, entre autres choses, il lui disait que, si vous vous sentiez quelque inclination pour lui donner aide dans l'institution qu'il a formée dans le diocèse de Langres, il serait heureux de vous y recevoir. Nous avons communiqué cette offre à M. Fauville, mais il l'a rejetée absolument parce qu'à son avis un institut d'enseignement et d'éducation ordinaire n'était nullement ce qui vous convenait.

Notre f. Maignen, en ce moment chargé du patronage de la rue du Regard, obligé de surveiller encore un peu celui de Grenelle, et ayant en outre à préparer l'adoration des Quarante heures de Grenelle, enfin à disposer les éléments de son Almanach, ne peut vous répondre immédiatement; il le fera avec empressement dès qu'il sera un peu déchargé. Notre bon abbé Lantiez vous a écrit ces jours-ci. Nous prions tous les jours bien fidèlement pour vous et nous restons tendrement unis à vous. La cordiale affection qui remplit vos lettres nous touche profondément et répond à celle que nous ressentons pour vous. Soyez bien assuré que votre absence n'a rien changé à nos sentiments et que vous nous retrouverez tels que vous nous avez laissés, vos amis, vos frères tout dévoués en J. et M.

Le Prevost

 

 




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