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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 201 - 300 (1850 - 1855)
    • 245  à M. Caille
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245  à M. Caille

Voyage de deux jeunes gens à Amiens; quelles sont leurs dispositions. Union par la pensée et par la prière. Demande d'étoffe pour les vêtements de ses frères; esprit de pauvreté de MLP.

 

Paris, 20 mai 1853

Très cher ami et fils en N.S.,

Je n'ai pu vous avertir comme je l'aurais voulu, quelques jours à l'avance, du départ du jeune Marcaire184 et de Jules Sausset. Le premier n'était pas sûr lui-même du moment où sa famille aurait réglé toutes les petites dispositions relatives à son voyage. Les voilà tous les deux à l'improviste; j'espère que leur arrivée ne vous causera pas néanmoins d'embarras.

Jules ne me semble point mieux qu'avant son séjour à la campagne, sa langueur est toujours la même; cependant, il désirait tant retourner à Amiens et comptait tant sur l'air natal pour se remettre que je n'ai pas voulu le priver de cette satisfaction; je regretterais bien que sa faible santé devînt une difficulté pour vous; je crains qu'il ne se rétablisse qu'imparfaitement; cependant, à son âge, la nature a de grandes ressources et peut prendre le dessus.

Notre jeune Marcaire part dans de très bonnes dispositions; j'ai la confiance que, sous vos yeux, il achèvera de se développer et deviendra un sujet exemplaire dans telle carrière qu'il plaira au Seigneur de lui ouvrir.

J'aurais aimé, bien cher ami, à prolonger un peu mon entretien avec vous, je ne le puis en ce moment étant contraint de sortir. Notre f. Maignen prépare vos petits envois qui partiront avec cette lettre.

Croyez bien que notre cœur est toujours avec vous; je vous recommande tous les jours au Seigneur avec une vive instance, notre f. Lantiez n'oublie jamais de vous comprendre nommément au memento de la Sainte Messe. Je suis aussi par la pensée vos œuvres et vos travaux; je crois donc cher ami, que nos âmes sont vraiment unies en Dieu et que les liens qui nous attachent les uns aux autres sont bénis par Lui.

Je vous embrasse tendrement en son divin Cœur et au cœur immaculé de Marie.

Le Prevost

 

P.S. Quand vous aurez une occasion de m'envoyer un coupon d'étoffe pour gilets, vous me ferez plaisir de le faire, plusieurs de ces Messieurs en ont besoin; vous pourriez m'en envoyer pour 6 gilets noirs, solides, pas à trop haut prix, la simplicité est nécessaire chez nous pour toutes raisons.

 

 





184 Albert Marcaire, frère de Jules Marcaire, rsv. (cf. infra, lettre 248).





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