249  à M. Caille

Projets de déplacements à Amiens et en Normandie. Travaux à la maison de Vaugirard. Se communiquer les détails de la vie de famille maintient l'union des communautés.

Paris, 25 août 1853

Bien cher ami et fils en N.S.,

Je suis toujours touché de l'aimable esprit de vos lettres qui respirent la cordiale affection et l'ouverture de cœur qu'il est si désirable de faire régner parmi nous; j'en bénis Dieu qui entretient visiblement ces bonnes dispositions entre nous et nous manifeste ainsi de plus en plus sa volonté de nous unir et de faire de nous tous un même cœur, une seule âme, pour sa gloire et notre salut.

Je vous remercie particulièrement de l'obligeante instance que vous me faites pour l'envoi à Amiens de quelqu'un de nos frères qui prendrait près de vous quelques vacances. J'avais résolu que cette satisfaction serait accordée à notre f. Maignen qui vous aime beaucoup et s'intéresse tout particulièrement à vos œuvres, je dois dire à nos œuvres d'Amiens; mais il s'est trouvé si fatigué que j'ai dû lui faire prendre un peu l'air de la campagne; je crois que, sans cette précaution, il n'eût pu soutenir les travaux de l'hiver.

Je vais, de mon côté, faire une courte absence; ma sœur m'appelle pour quelques jours près d'elle, ayant quelques affaires à régler; ce sera d'ailleurs un repos dont j'avais besoin, l'été ayant mis mes forces en épuisement; j'ai été contraint de garder la chambre pendant deux jours, mais je me suis remis sur pied, un peu de repos achèvera de me refaire.

A mon retour, je compte bien vous aller voir un jour ou deux, nonobstant les occupations que surajoutent à nos charges ordinaires les travaux de la maison de Vaugirard.

Tout va bien, du reste, parmi nous, grâce à l'appui de notre divin Seigneur. Notre f. Casimir [Michel] était ces temps-ci un peu moins solide que de coutume, les grandes chaleurs le fatiguent un peu, mais cela ne semble pas grave ni inquiétant; je le trouve, en ensemble, bien remis.

Tous ces détails de famille ne vous lassent pas, bien cher ami, car tout cela vous touche et vous intéresse, votre cœur nous est donné et prend part à tout ce qui nous touche. Par réciprocité, nous nous intéressons à tout ce que vous faites, à tout ce qui vous regarde. Nous allons prier pour votre distribution, à laquelle nous ne serons présents qu'en esprit, mais pour laquelle nous demandons les grâces de Dieu; vos enfants, je l'espère, en emporteront de bonnes impressions qui les disposeront à répondre à vos soins charitables et dévoués.

Adieu, bien cher ami, je vous embrasse dans les Cœurs sacrés de J. et de M.

Le Prevost

N'oubliez pas de dire le prix de l'étoffe que vous m'avez apportée.