MLP. ne peut autoriser M. Planchat à organiser
le patronage des vacances pour les écoliers. L'insuffisance en personnel oblige à renoncer à bien des oeuvres
utiles. Confier au Christ tous ses désirs inexaucés.
Duclair, 30
août 1853
Très cher ami et fils en N.S.,
Je réponds poste pour poste à votre petite épître, et
cependant ma réponse arrivera trop tard encore à votre gré puisque notre bon
abbé Lantiez n'en aura pas connaissance avant de se rendre à Grenelle. Mais je
ne pense pas qu'il y ait à le regretter. L'arrangement que vous proposez est
bon sans doute et serait utile aux écoliers, cependant, il serait peu
praticable en ce moment; il vous donnerait un surcroît de charge que vous devez
éviter après les fatigues de l'été; il augmenterait les préoccupations du f.
Carment qui, aux approches de sa distribution surtout, a besoin de liberté
d'esprit; il supposerait de la part de M. Bénard une coopération qu'il ne
pourrait certainement vous donner d'une manière régulière. Telle est la pensée
de notre f. Maignen et aussi la mienne; il faut donc, bien cher ami, remettre
au bon Dieu le soin de garder vos chers enfants; il vous tiendra compte de
votre bon désir et exaucera les prières que vous lui adresserez pour eux.
Invoquez leurs anges gardiens, ils les protégeront et vous les ramèneront bien
disposés après les vacances. Vous le savez, notre insuffisance nous impose, en
ce genre, des sacrifices continuels et nous oblige à renoncer à beaucoup
d'œuvres dont nous sentons l'utilité; des temps meilleurs viendront sans doute
où plus de forces et de moyens nous seront donnés; jusque là, réfugions-nous
dans le Cœur de Jésus et confions-Lui nos regrets, nos désirs impuissants, ipse
opus perficiet, Il se chargera de tout ce que nous n'aurons pu faire.
Je clos cette lettre pour n'en pas retarder le départ,
embrassez tendrement tous nos frères; je ne me console d'être éloigné d'eux
qu'en redoublant mes prières pour eux et en particulier pour vous, bien cher
ami, que j'embrasse étroitement dans les Cœurs sacrés de J. et de M.
Votre ami et Père en N.S.
Le Prevost
Priez le f. Myionnet d'ouvrir mes lettres et de m'envoyer
celles qu'il lui paraîtrait utile de me faire parvenir.
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