251  à M. Vasseur

MLP. le félicite de sa simplicité et de son ouverture de coeur. Il l'encourage à persévérer dans la lutte contre soi-même.

Duclair, 3 septembre 1853

Très cher enfant,

Vous m'avez adressé une petite lettre naïve et bonne, comme le bon Maître vous a appris à les faire; aussi m'a-t-elle causé une douce satisfaction, comme si j'eusse conversé avec vous-même; c'est là le mérite de la simplicité, elle parle au cœur parce qu'elle vient aussi du cœur; laissez toujours s'épancher le vôtre, cher enfant, en toute candeur et vérité, et soyez sûr qu'ainsi vous serez agréable à tous et surtout à Dieu.

Je n'ai guère passé d'instants ici sans penser à vous, sans prier pour vous, je vais redoubler d'ardeur à le faire, cher enfant, puisque vous en sentez particulièrement le besoin en ce moment. J'ai la confiance que le Seigneur vous exaucera et que je vous retrouverai à mon retour comme je vous ai laissé, ferme contre la tentation et digne serviteur de Jésus et de Marie. Vous avez fait un grand pas dans le bien, vous avez surmonté la nature mauvaise, vous ne voudrez pas vous assujettir de nouveau à son joug honteux et flétrissant; mais surtout vous ne voudrez pas contrister le cœur du Dieu qui vous aime et vous a choisi, affliger la T. S^te Vierge votre Mère, enfin m'attrister aussi profondément, moi qui suis avec tant de joie vos progrès dans le bien et qui vous vois jusqu'ici si bien répondre à l'appel du Seigneur. Courage, mon cher enfant, la victoire est certaine pour qui résiste et invoque le nom du Seigneur; cachez-vous dans les Cœurs sacrés de J. et de M., le démon ne saurait vous y atteindre. C'est là que je veux vous retrouver, et, à mon retour, vous viendrez à moi plein de joie, car vous aurez le calme d'une conscience pure, la paix d'un cœur tout au Seigneur.

Je vous embrasse tendrement et suis pour la vie

Votre affectionné Père en N.S.

Le Prevost