259  à M. Caille

MLP. demande l'intervention de M. Caille pour que le conseil de révision du frère Vasseur puisse avoir lieu à Paris.

Vaugirard, 20 avril 1854

Très cher ami et fils en N.S.,

Je ne vous ai pas laissé le temps de répondre à ma dernière lettre, et voilà que je suis obligé de vous écrire de nouveau pour un autre objet.

Les pièces concernant le tirage de la conscription pour les sujets appartenant au département de la Somme ne sont pas encore arrivées à la Préfecture de la Seine; cependant, c'est samedi prochain que commence la révision; ce retard nous donne quelque inquiétude pour notre f. Vasseur, car, pour passer à la révision à Paris, il faut qu'il ait l'autorisation du Préfet de la Somme et que les pièces le concernant aient, à cet effet, été transmises à la Préfecture de la Seine. Je vous prie donc, bien cher ami, de voir immédiatement, avec votre bon ami M. Dupetit, comment il se fait que ces pièces n'ont pas encore été envoyées, si elles doivent l'être prochainement et à quel jour précis, enfin si le nom de notre f. Vasseur est de la liste de ceux qui sont autorisés à passer leur révision à Paris.

Il serait aussi bien utile de savoir quel jour la révision doit se faire à Nampont, pays de notre f. Vasseur, car, si on n'envoyait pas à temps les pièces à Paris, il faudrait bien, quoique nous eussions mieux aimé l'éviter, qu'il allât dans son pays pour cette révision. Il paraît maintenant certain qu'il ne sera point exempté par son numéro, le chiffre de la levée ayant été porté de 60.000 à 140.000 hommes.

Je n'ajoute rien à ces lignes pour ne point retarder le départ de ma lettre; notre f. Vasseur a fait une petite épître pour vous et pour ses amis d'Amiens, il va vous l'envoyer. Tous nos frères vous assurent de leur tendre attachement; je vous embrasse au nom de tous les Cœurs sacrés de J. et de M.

Votre dévoué ami et Père

Le Prevost