MLP. communie à la joie de la famille Pavie à l'occasion
de la première communion du petit Eusèbe. De même à Paris, joie de la même cérémonie pour 30 enfants:
la visite du Seigneur est la joie suprême. MLP. a rencontré Sainte-Beuve. Il
espère que Pavie viendra, un jour prochain, dans la capitale.
6 juin 1854
Je vous remercie, mon bien cher
Victor, au nom de votre ami Clément et au mien, de la bonne pensée que vous
avez eue de nous associer à la grande joie que le Seigneur vous a donné dans la
personne de votre cher fils Eusèbe.
Je n'ai pas besoin de vous dire que nous avons bien prié
pour lui, un appel de votre part ne saurait rester sans réponse de la nôtre, et
d'ailleurs, mieux que d'autres, nous sommes disposés à participer à ces fêtes
de famille, car nous sommes favorisés aussi de notre côté de grâces pareilles
dans les coeurs de tous ces petits enfants que le Seigneur daigne placer autour
de nous. Jeudi dernier, trois jours seulement avant la Pentecôte, la première
communion était donnée à 30 enfants que nous regardons comme nôtres dans la
charité de notre divin Maître, J.C. Tout émus encore des impressions qu'a
laissées en nous cette touchante solennité, nous avons aisément mis notre cœur
à l'unisson du vôtre et compris ce que votre chère femme et vous avez dû
ressentir en voyant votre bien-aimé enfant visité par le divin Maître. Que sont
toutes les joies en comparaison de celle-là, et quelles pensées ne s'effacent
pas dans les saintes espérances dont l'âme se remplit! Si vous venez à Paris,
cher ami, durant cette saison, comme M. Sainte-Beuve que j'ai rencontré
dernièrement me l'a fait espérer, ce serait à Vaugirard que vous devrez nous
chercher. C'est là que la
Providence a placé en dernier lieu le siège de notre petite
Communauté qui abrite avec elle cent petits enfants orphelins. Nous demeurons
Chemin du Moulin, n° 1, presque
dans les champs et pourtant à 30 minutes de la maison de la rue du Regard.
Priez bien pour nous, cher ami, car notre tâche est bien lourde. Nous prierons
de notre côté pour vous et pour votre cher entourage; nous sommes pères de
famille, des deux parts nous nous devons aide réciproque; je suis sûr que vous
acceptez cette association.
Adieu, bien cher ami, croyez à notre fidèle affection
comme à notre cordial dévouement en N.S.
Votre ami et frère
Le Prevost
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