273  à M. Caille

Les frères Maignen et Vasseur à Amiens. Appel à l'ouverture de coeur entre frères.

Paris, 16 septembre 1854

Très cher ami et fils en N.S.,

Je vous envoie, comme vous me l'avez demandé, deux de nos frères pour assister à votre distribution; c'était une occasion de nous réunir à vous et de prendre quelque part à vos œuvres; il y avait donc double satisfaction pour nous. Notre f. Maignen d'ailleurs ne demandait pas mieux que de revoir les bons amis d'Amiens; quant au f. Vasseur, quand je lui ai annoncé qu'il accompagnerait M. Maignen, il a été tellement saisi par cette joie inespérée qu'il ne trouvait plus de parole pour l'exprimer. Je ne lui ai point parlé jusqu'ici de nos projets pour la maison d'Amiens, désirant avant tout m'en entendre plus précisément avec vous; quoique excellent à tous égards, il est encore bien jeune et pourrait se dégoûter de ses travaux, si des pensées prématurées de changement se mettaient dans son esprit. Je crois d'ailleurs que même à Amiens, s'il y allait, il serait tout à fait désirable qu'il continuât de travailler de son état une grande partie de la semaine, à moins qu'on eût à l'occuper très utilement d'une autre façon. La vie qu'il a, mêlée de travail, de prière et d'œuvres, est très édifiante, et c'est un bon exemple à poser dans nos œuvres, nous serions très heureux qu'il fût suivi par beaucoup d'autres. Vous pourrez vous ouvrir à M. Maignen sur toutes vos vues et projets, vous savez qu'il n'y a qu'un cœur entre nous; je n'ai guère eu le temps, à votre dernier voyage, de causer avec vous et vos lettres sont toujours bien abrégées par les nécessités de vos affaires; vous pouvez donc profiter de l'occasion et mettre en notre f. Maignen tout ce que vous auriez à me dire.

Adieu, bien cher ami, je vous embrasse dans les Cœurs de J. et M.

Le Prevost