290  à M. Thuillier²¹²

Importance de rester unis dans la prière. Le frère Emile Beauvais est éprouvé dans sa vocation.

[20 février 1855]

Cher petit ami Thuillier,

Je vous fais en hâte quelques lignes pour vous assurer de notre tendre affection et du bon souvenir que tous nos frères vous gardent. Ils me parlent souvent de vous aux récréations surtout où nous avons un peu d'épanchement, la même cordialité règne toujours entre nous; tous s'entendent bien et travaillent de concert aux œuvres du Seigneur. Je suis bien sûr aussi que pas un ne vous oublie devant Dieu, tous sont convaincus que c'est en cela surtout que consiste notre union et que cela seul peut en assurer la durée. Dites aussi quelques tendres paroles au Seigneur pour nous; ainsi nos cœurs se trouveront rassemblés dans son divin Cœur.

M^me Lalande va réunir les objets que vous me demandez et nous vous les enverrons à la première occasion.

Demandez les prières de nos ff. d'Amiens pour le f. Emile qui a quelques peines et épreuves de famille; le seul de ses frères qui eût pu soutenir ses parents vient d'être pris par la conscription; cela pourrait compromettre la vocation de notre f. Emile qui tremble rien qu'à la pensée de rentrer dans le monde et de quitter le service de Dieu; que notre maison d'Amiens recommande bien cela au bon Maître, à la S^te Vierge, à S^t Joseph, à S^t Vincent. Je vous charge de le demander à notre f. Caille.

Adieu cher enfant, j'ai toujours pour vous la même tendresse et le même dévouement en N.S.

Votre ami et Père

Le Prevost