292  à M. Caille

Multiplicité des occupations à Vaugirard. Prière pour les vocations, surtout par saint Joseph. répandre sa dévotion. MLP. demande aussi les lumières divines pour M. Caille lui-même.

Vaugirard, 8 mars 1855

Très cher ami et fils en N.S.,

J'ai bien tardé à vous écrire, le désir ne me manquait pas, mais je suis si souvent dérangé quand je veux écrire qu'il pourra m'arriver quelquefois d'être en retard avec vous. N'en prenez aucune peine et gardez-vous surtout de croire à aucun oubli ou négligence de cœur; j'espère que, par là du moins, je ne serai point en faute à votre égard. En ce moment, les occupations abondent pour nous; c'est le temps de recueillir quelques ressources pour nos œuvres et toutes les autres s'évertuant aussi dans le même moment, c'est à ne savoir à qui répondre, tant les mouvements sont hâtés et multipliés.

Nous avons en outre nos constructions, c'est un grand souci et une constante préoccupation.

Pour votre part aussi, chers amis, vous avez bien aussi vos travaux, je les suis par la pensée et m'y associe de tout mon cœur. Commencez-vous à voir clair dans votre situation, avez-vous un peu mesuré vos journées et classé au moins les plus essentiels exercices? Le f. Vince m'avait promis avec vous de m'envoyer un aperçu de votre petit règlement particulier, mais il n'a point tenu parole; voyez ensemble, cher ami, ce que les circonstances où vous êtes rendent possible et arrangez tout pour le mieux, selon que Dieu vous l'inspirera; il verra votre bon désir et s'en tiendra satisfait.

Nous allons demain matin samedi à N.D. des Victoires pour M. l'abbé Roussel et pour notre petit f. Ernest; nous ne manquerons pas de prier pour les trois ff. d'Amiens; nous aurons, je crois, deux messes: une à l'autel de la S^te Vierge, l'autre à celui de S^t Joseph, dont on fait le mois très pieusement à N.D. des Victoires; comme nous invoquerons ce grand saint, si puissant auprès du divin Jésus! Nous commencerons aussi demain la neuvaine qui doit précéder sa fête; je désire bien que vous vous unissiez à nous et que vous fassiez aussi aimer S^t Joseph par votre entourage. Nous allons lui demander, en particulier, quelques ouvrier nouveaux, car nos œuvres en manquent déjà sensiblement et de tous côtés on nous demande des appuis que nous ne pouvons donner, S^t Joseph viendra à notre secours. Je souhaite bien qu'il nous assiste de telle sorte que nous puissions aussi fortifier votre petite communauté, quand il en sera besoin; mettons ces vœux aux pieds du Seigneur et laissons-le en décider selon sa très sage et très adorable volonté.

J'ai commandé un lit de plus avec entourage; j'attends pour les trois autres que vous m'ayez dit si ce sont de grands ou de petits lits que vous désirez.

Je n'oublie pas de demander, comme nous en sommes convenus, la lumière divine pour bien voir avec vous ce que le Seigneur veut touchant votre situation personnelle; j'ai la confiance qu'Il se chargera lui-même de disposer toutes choses à son gré et nous tracera par là même la voie que nous devons suivre.

Adieu, mon bien bon ami, bénissons le Seigneur qui a daigné nous unir dans sa charité et répondons fidèlement à ses desseins sur nous.

Je vous embrasse dans les cœurs de J. de M. Tous nos frères se joignent à moi.

Votre ami et Père

Le Prevost