297  à M. Vince

Règlement et lectures de communauté. Rester en dépendance vis-à-vis de Dieu. Ouverture avec les Supérieurs.

Vaugirard, 28 mars 1855

Très cher ami et fils en N.S.,

J'ai lu avec un vif intérêt votre petit règlement et celui des ff. Caille et Firmin. Je crois qu'ils sont bien ainsi provisoirement, sauf quelques petites observations que je fais au f. Caille et qui n'ont peut-être pas d'application possible en ce moment.

Le titre du petit livre de saint François de Sales que nous avons lu autrefois est: Les entretiens Spirituels; nous l'avons repris ces temps-ci et n'en avons interrompu la lecture que pour prendre durant ces deux dernières semaines de carême quelque lecture sur la passion du Seigneur. Nous avons lu aussi en son temps un panégyrique de saint  Joseph.

Je ne suis pas bien sûr que vous goûtiez beaucoup en lecture commune les Entretiens de saint François de Sales; vous pourriez cependant en essayer.

Le f. Paillé vous enverra, à la prochaine occasion, les petits catéchismes, le livre de M^gr d'Angers. Pour le lire de nos méditations, il me semble tout à fait semblable à celui que vous avez à Amiens, je ne comprends pas bien quelle différence vous y trouvez.

Le f. Paillé va vous écrire ces jours-ci pour vous dire le résultat qu'aura eu la retraite des Gobelins qui est en ce moment donnée par le p. Capouillet. Elle va assez bien jusqu'ici.

Notre p. Lantiez vous enverra aussi le coutumier; il est en ce moment retenu au lit par une petite vérole volante assez légère, mais qui veut, vous le savez, des soins durant quelques jours.

Tous nos frères vous aiment et veulent tous vous écrire, je ne sais si quelqu'un d'eux aura fait quelque petit griffonnage pour aujourd'hui; tous vous embrassent.

J'ai vu ces jours-ci nos bons Restou qui m'ont aidé un peu pour mon sermon dont le résultat a été satisfaisant: 5.000f; ils me donnent aussi quelques conseils pour les constructions de Nazareth; vous le savez, ils sont bons à tout, parce qu'ils prennent tout en dieu. Faites ainsi, mon cher enfant, recourez pour tout, petites et grandes choses, au bon Maître qui ne dédaigne rien et prend soin de tout, mettez-vous en dépendance absolue à son égard, il vous sera présent en toute occasion et vous aidera constamment. Travaillez surtout sous ses yeux à réprimer tout ce qui ne serait pas en vous selon la charité, ayez le cœur large, généreux, indulgent comme le doux Maître si patient, si indulgent, si condescendant pour tous. Ayez beaucoup d'ouverture avec le f. Caille, causez au moins une fois par semaine en toute intimité avec lui, ne gardez jamais rien sur votre cœur, reconnaissez bien naïvement vos torts quand vous en avez, enfin maintenez de toutes vos forces dans votre petite maison l'union, la paix, c'est l'esprit même du divin Seigneur.

Le Prevost