302  à M. Caille

Mort de l'abbé Viollat.

Paris, 7 mai 1855

Très cher fils et ami en N.S.,

Nous venons de conduire à sa dernière demeure notre bien-aimé frère, l'abbé Viollat, qui a remis samedi son âme aux mains du Seigneur, avec un calme, une paix qui semblaient un avant-goût du Ciel. Depuis quelques jours, il était averti que ses heures étaient comptées, sa sérénité n'en avait pas été altérée, au contraire, il a recueilli cette nouvelle comme on reçoit une espérance. C'est notre bon p. Beaussier qui a reçu son dernier soupir; nous tous l'avons tour à tour visité jusqu'à son dernier moment. Les ff. Lantiez et Roussel ont passé près de lui la nuit de samedi à dimanche, et les ff. Polvêche et Vasseur celle de dimanche à lundi, aujourd'hui, nous ne l'aurons donc pas quitté jusqu'au dernier moment. Toutes les messes ont été dites chez nous hier pour lui; je désire que vous en fassiez dire aussi une à Amiens, afin de vous unir à notre intention. Je n'aurais pas besoin de vous le demander, votre cœur préviendrait certainement notre désir.

Sa bonne mère accepte cette épreuve en femme chrétienne et résignée, Dieu l'a visiblement fortifiée; elle a d'elle-même fait inscrire dans les lettres de faire-part qu'il était membre de la Communauté des Orphelins de S^t Vincent-de-Paul, et a mis aussi que les invitations étaient faites au nom de la famille et de la Communauté.

Adieu, bien cher ami, je suis un peu en hâte; je vous embrasse tous les trois dans les Cœurs Sacrés de J. et de M.

Votre ami et Père tout affectionné

Le Prevost