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Jean-Léon Le Prevost Lettres IntraText CT - Lecture du Texte |
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308 à M. CailleMLP. se reproche de ne pas avoir assez encouragé la communauté d'Amiens. Les épreuves purifient ceux qui se confient en Dieu. Hospitalité entre les différentes maisons de la Communauté. Raisons qui peuvent légitimer un voyage de M. Vince.
Bien cher ami et fils en N.S., Je voulais, tous les jours de cette semaine, vous écrire; il me semblait que je n'avais pas été assez bon pour notre petite famille d'Amiens; que j'avais trop insisté, dans nos entretiens intimes, sur les quelques petites misères qui peuvent être à reprendre et pas assez encouragé tout le bien qui se fait déjà au milieu de vous, tous vos bons sentiments et cette ardeur si chrétienne dont vous êtes animés pour votre sanctification et pour le salut de vos enfants; je me reprochais, en un mot, d'avoir mal rempli le but de mon voyage qui était de vous confirmer dans vos bonnes dispositions et d'accroître votre confiance en l'avenir. S'il en était ainsi, bien cher ami, j'aurais bien mal rendu les sentiments dont mon cœur était plein, car, ce que je sentais avant tout au milieu de vous, c'était une vive et profonde reconnaissance pour le bon Maître qui a réuni pour la fondation de notre première colonie à Amiens des éléments tout marqués de sa sagesse et de sa bonté; de telle sorte qu'il ne me restait pas le moindre doute sur l'existence et l'assiette définitive de votre petit établissement. Les quelques riens qui se rencontrent encore comme difficulté sous vos pas ne sont autre chose que les exercices laissés à votre charité, à votre humilité, patience et générosité de cœur par la divine Sagesse qui ne laisse des épreuves à ses enfants que pour les épurer et les perfectionner; soyons donc bien confiants, très cher ami, le Seigneur est avec nous; nous sentirons son aide et nous asseoirons avec son secours l'œuvre de salut et de miséricorde que le Cœur de Jésus nous a ménagée. je vous remercie, mon bien bon ami, des sentiments si pleins de charité, de soumission et d'humble dépendance de votre lettre; avec un pareil esprit entretenu des deux parts, nous sommes bien sûrs de consolider notre union et de la rendre durable. Je vous remercie aussi du trop bon accueil que vous nous avez fait à Amiens; j'aimerais que le séjour de l'un de nous à la maison d'Amiens et celui des frères de votre maison de Vaugirard n'apportât aucun dérangement au régime et à l'ordre habituels, de façon qu'en allant de l'une à l'autre maison, on se sentît toujours chez soi, c'est-à-dire sans aucune cérémonie ni surcharge pour personne. Je suis bien reconnaissant aussi de la généreuse attention que vous avez eue de payer notre voyage pour le retour, mais je pense que vous ne devrez pas faire ainsi à l'avenir; il suffira que nos maisons nous soient toujours ouvertes des deux parts; la véritable hospitalité chrétienne sera ainsi bien et convenablement observée. Nous savons bien, au fond, que tout est commun entre nous, puisque nous n'avons rien qui ne soit à Dieu et pour Dieu, mais il faut maintenir un certain équilibre pour que chaque œuvre subsiste et garde son action. Je vous laisse tout à fait libre pour le voyage que vous vous proposez de faire faire au f. Vince; je puis toutefois vous assurer que cette consolation ne lui est pas nécessaire et qu'il marchera fort bien sans cela; je crois donc, comme lui, qu'il ne devrait faire cette absence maintenant que si vous prévoyez qu'il ne pourra pas venir à la retraite du mois d'octobre. Il est à penser peut-être que, si notre bon Mainville ou le f. Thuillier devaient venir à cette époque, vous pourriez difficilement laisser partir aussi le f. Vince; alors, on pourrait devancer pour lui le moment de sa venue, afin qu'il pût aussi faire un peu de retraite. Mais, je le répète, tout cela est absolument à votre discrétion; il pourrait faire un peu de retraite à Amiens aussi bien qu'ici, et je vous réponds une fois encore qu'il se soumettra de bonne grâce à ce que vous désirez. Les petites résistances intérieures qu'il ressent parfois ne l'empêcheront jamais de remplir son devoir, comptez donc sur lui, et votre confiance ne sera point trompée. Je vous remercie pour l'envoi que vous voulez me faire des étoffes; si elles ne sont pas encore parties, je vous prierais d'en faire un assortiment pour une valeur équivalente aux 100f que vous proposez de me remettre pour compléter les 1.000f. J'aimerais, mon bon ami, ne point vous imposer de sacrifice pour ces étoffes, cela me mettrait mieux à l'aise pour vous en demander en toute occasion, si c'était considéré simplement comme affaire regardant votre maison de commerce. Parmi ces étoffes, il y en avait une ou deux pièces imitant assez le drap de damas, que vous me disiez spéciales pour les maisons religieuses; j'aurais, sauf votre avis, aimé en essayer d'une dizaine de mètres; je m'en rapporte toutefois à vos conseils, sachant bien que vous en connaissez les qualités mieux que moi. Nous prierons bien pour M. Masson et pour sa fiancée et pour vous tous aussi; nous vous sommes tendrement attachés et nous nous réjouissons dans la pensée que ce lien durera pour le temps et pour l'éternité. Embrassez nos frères pour moi, offrez mes respects à MM. Mangot et Cacheleux, ainsi que nos bons souvenirs à vos amis. Votre tout affectionné Père en N.S. Le Prevost
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