311  à M. Vince

Le Saint-Sacrement à Amiens. Ne pas trop s'alarmer de la mauvaise santé de MLP.

[14 juillet 1855]

[Notre adoration des Quarante Heures s'est déroulée avec un grand] concours et de la façon la plus édifiante durant les trois jours et les deux nuits. Il nous a semblé que le bon Maître avait voulu nous récompenser des quelques soins que nous avions pris en se donnant à notre chère communauté d'Amiens; Il ne pouvait nous faire une plus grande grâce et mieux aller à notre cœur. Comme vous allez devenir bon, cher enfant, dans la société constante de Celui qui est doux et humble de cœur, de l'ami si tendre, si condescendant, de Celui en un mot qui est l'amour infini!

Vos lampes sont prêtes, les statues réunies, mais encore un peu trop fraîches pour l'emballage, il se fera au milieu de la semaine au plus tôt; vous y trouverez les catéchismes, le livre de M. Maignen, et si je puis, la vie de saint François de Sales que nous lisons en lecture spirituelle avec bonheur.

Vous vous inquiétez plus qu'il ne faut de ma santé qui, à peu de chose près, est comme vous l'avez toujours vue; j'ai un peu mal à l'oreille, j'ai peu de force et d'appétit, encore moins d'esprit, voilà tout; je cours comme de coutume et n'ai rien qui doive alarmer l'affectueuse sollicitude de mes trop bons amis.

Combien je regrette de ne pas faire une petite lettre particulière pour mes petits ff. Firmin [Thuillier] et Mainville; je l'avais résolu, mais il est trop tard aujourd'hui et je désire faire partir ces lignes demain matin; prenez donc dans votre cœur quelques paroles bien tendres et dites-les de ma part à ces chers enfants; je les embrasse cordialement et prie le Seigneur de les bénir.

Je vous embrasse aussi, cher enfant, et vous laisse dans le Cœur sacré du divin Seigneur.

Votre ami et Père

Le Prevost