330  à M. Myionnet

MLP. signale les personnes susceptibles d'aider Nazareth. Ses épreuves: sa mauvaise santé, l'éloignement, le manque de secours spirituels.

Vernet-les-Bains, 8 décembre 1855

Fête de l'Immaculée Conception

Très cher ami et fils en N.S.,

Depuis deux jours, nous attendions de vos nouvelles; l'heure de la poste étant encore passée aujourd'hui sans que rien nous arrive, je me détermine à vous envoyer les quelques fragments de lettres ci-joints pour quelques-uns de nos frères, sauf à répondre expressément aux lettres qui vont sans doute nous arriver demain. Dans l'isolement où nous sommes, vos lettres, qui vous parlent de tout ce qui nous intéresse, nous consolent beaucoup; écrivez-nous souvent et régulièrement.

Je reçois à l'instant une lettre de M. et de M^me Taillandier.

J'ai écrit à M. Decaux pour lui recommander les affaires de Nazareth, M. Maignen pourrait en causer avec lui.

Je pense qu'il faudrait que notre f. Maignen allât voir le plus tôt possible M. et M^me de Monchy et leur demandât que cette excellente dame fût quêteuse pour nous cette année, soit pour Vaugirard, soit pour Nazareth, selon que vous le trouverez le plus nécessaire; elle est très bonne pour nous et ne nous refusera pas; jusqu'à l'an dernier, où elle était prise pour saint Vincent de Paul, elle quêtait tous les ans pour nos orphelins; M. Maignen devrait voir aussi M^me Restou pour M^me Demadre et autres dames pour le sermon de nos orphelins.

On pourrait faire une demande aux Dames du Temple qui ne nous ont point donné depuis longtemps. Si vous trouvez mieux que j'écrive moi-même, dites-le moi, je vous enverrai une lettre que M. Hello ou M. Maignen, ou l'un de vous, porterait lui-même à M^me la Supérieure.

Je suis depuis deux ou trois jours plus souffrant, mon estomac s'est dérangé, je l'attribue au vin; nous n'en trouvons pas du tout ici ni aux environs qui semble convenir. Mon f. Paillé veut absolument que nous vous en demandions de Vaugirard; je m'y suis refusé jusqu'ici; si nous ne voyons pas d'autre moyen, il faudra bien s'y résigner. Ce sera après tout la ressource la moins dispendieuse, mais je voulais vous épargner cet ennui; nous vous écrirons lundi s'il y a lieu de s'en occuper.

Voilà presque un mois que nous vous avons quittés; c'est bien long, c'est une dure épreuve qui ne peut encore finir bien vite; le médecin ne me promet d'amélioration sensible que vers février; jusque là, il me conserve et m'empêche de descendre trop bas, c'est tout ce qu'il attend de mieux. Que le saint nom du Seigneur soit béni! De toute la semaine, je n'ai eu ni messe, ni communion, M. le Curé étant souffrant n'a pu venir m'apporter cette consolation si précieuse. Embrassez tous nos frères, dites à ceux qui ne m'ont pas encore écrit de me donner cette satisfaction, je tâcherai aussi de leur envoyer quelques lignes.

Le Prevost

Je suis constamment avec vous dans les Cœurs de J. et M.