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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 301 - 400 (1855 - 1856)
    • 339  à M. Guillot
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339  à M. Guillot

Ne pas s'attrister de ses défauts. L'éducation des enfants expose à l'impatience, mais produit des fruits spirituels.

 

Vernet-les-Bains, 26 décembre 1855

Très cher enfant en N.S.,

Je suis peu fort aujourd'hui, je ne répondrai pas longuement à votre bonne petite lettre, mais de cœur déjà j'y ai bien des fois fait réponse en versant aux pieds du Seigneur mes plus tendres instances pour votre sanctification et la confirmation des bonnes dispositions que sa grâce vous a inspirées.

5h. Je viens de recevoir à l'instant le paquet de lettres que m'envoie pour ma fête mon f. Myionnet; j'y trouve la vôtre et je vous en remercie en particulier.

Ne vous tourmentez pas trop, cher ami, des misères que vous trouvez en vous, de vos mouvements, d'impatience et des tentations d'orgueil ou autres qui vous peuvent obséder. Le démon, dans le temps du noviciat surtout, ne laisse point en paix les serviteurs de Dieu, il emploie toutes ses ruses et suggestions pour les abattre et les décourager, mais il n'en faut tenir compte; votre cœur est à Dieu, votre volonté persévérante est bien de vous donner uniquement à Lui; tout est bien; ce bon Maître sera indulgent pour un serviteur encore habile et peu fort, s'Il trouve en lui un cœur soumis et le désir sincère de lui plaire. Il ne faut pas d'ailleurs s'étonner si vous êtes plus sujet qu'auparavant aux impatiences; l'éducation des enfants est une occasion continuelle de s'exercer au support et à la condescendance. La déraison de ces pauvres petits esprits, leur peu de correspondance au bien qu'on leur veut faire révolte la nature et la pousse à l'indignation; mais il faut dominer ces mouvements, se reporter à leur âge, se souvenir qu'on ne valait pas mieux qu'eux et qu'on serait vraiment injuste en leur demandant plus qu'on a donné soi-même; enfin, il faut se pénétrer de la grandeur de la tâche qu'on accomplit; on forme ces jeunes âmes, on les façonne pour qu'elles s'ouvrent mieux à la lumière et reçoivent plus aisément les divines clartés de la foi. Quel bienfait pour elles et quel mérite pour nous, quelle gloire pour Dieu, quel espoir de récompense pour le maître persévérant et fidèle!

Adieu, bien cher enfant, je prie mon saint Patron de vous conduire au divin Cœur de Jésus et de vous y faire trouver le repos, de vous rendre comme lui l'enfant dévoué de Marie et de vous soutenir pour aller avec lui, s'il le faut, au pied de la croix, et il le faut toujours, tôt ou tard, pour le vrai chrétien, car il doit suivre Jésus jusqu'au bout s'il veut entrer avec Lui dans l'éternel bonheur.

Je vous embrasse tendrement en J. et M.

Votre ami et Père

Le Prevost

 

 




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