Vœux de nouvel an. La santé de MLP. va en s'améliorant.
Bénédictions souhaitées à l'œuvre d'Amiens.
Vernet-les-Bains, 1er janvier 1856
Fête de la Circoncision
Très cher ami et fils en N.S.,
Vous avez eu la bonne pensée de m'écrire, ainsi que mon
f. Marcaire, le jour de ma fête, et moi je ne crois pas pouvoir employer mieux
quelques instants du premier jour de cette année qu'en m'entretenant avec vous.
Dès le matin, le bon Curé de ce pays a eu la charité de m'apporter la Sainte Communion;
j'ai demandé particulièrement au divin Seigneur, qui daignait me visiter, de
répandre toutes ses bénédictions sur mes chers enfants d'Amiens, de les
confirmer dans la voie si sainte où Il a bien voulu les placer et donner aussi
son secours à leurs œuvres, à leurs enfants, à tous ceux qu'ils s'efforcent
d'édifier et de conduire au Ciel. Hier aussi, dans la soirée, mon f. Paillé et
moi, nous supposions, par la pensée, que nous allions successivement à divers
sanctuaires de prédilection pour y terminer l'année par quelque acte de
dévotion ou d'action de grâces; nous n'avons pas manqué de nous rendre ainsi
mentalement à votre petite chapelle et nous avons remercié avec vous le
Seigneur de la fondation de cette partie si intéressante de notre œuvre, nous
l'avons prié de maintenir le bon esprit qui anime votre petite famille, ainsi
que l'union intime qui nous attache les uns aux autres; enfin, d'accroître
votre nombre selon les vues de sa Sagesse et de nous rendre de dociles instruments
entre ses mains.
Je vous prie, mon bon ami, d'être notre interprète auprès
de M. l'abbé Mangot et de lui offrir notre respect, nos vœux de bonne année et
notre reconnaissance pour les soins si bienveillants qu'il donne à votre chère
maison. Vous voudrez bien aussi offrir nos souvenirs respectueux à M. l'abbé
Cacheleux et nos sincères affections à vos amis.
Je vous remercie des détails que vous me donnez sur les
pieuses solennités auxquelles ont participé vos œuvres en ces temps derniers,
ils m'ont vivement intéressé; éloigné forcément de tous nos travaux
charitables, j'aime en suivre le mouvement et les progrès; j'y trouve une
consolation dans mon inaction et je pense avec joie qu'une petite part m'est
accordée dans tout le bien que fait notre chère Communauté.
Vos vœux charitables et affectueux pour ma santé sont en
partie avancés; j'éprouve un peu d'amélioration dans l'état de ma poitrine,
mais je reste si épuisé, si impressionnable et j'ai encore tant de misère que
je ne sais jusqu'ici ce qu'on peut augurer pour l'avenir; accordez-moi encore,
cher bon ami, vos prières persévérantes, afin que je corresponde fidèlement au
dessein du Souverain Seigneur.
Je suis avec une tendre affection, en J. M. J.
Votre ami et Père
Le Prevost
Mon f. Paillé vous offre à tous ses plus respectueux
souvenirs.
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