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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 301 - 400 (1855 - 1856)
    • 348  à M. Caille
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348  à M. Caille

Dans toute communauté, nécessité de la régularité d'une vraie vie de famille. Espoirs que MLP. met dans la maison d'Amiens. M. Halluin ne se manifeste pas. La santé de MLP. reste faible. La charité fraternelle doit régner entre ceux qui se sont donnés aux œuvres de charité.

 

Vernet-les-Bains, 5 février 1856

Très cher ami et fils en N.S.,

C'est avec juste raison que vous me supposez bien souvent occupé de notre chère maison d'Amiens; mes pensées et mes prières reviennent bien fidèlement vers elle et rien ne m'échappe de ce qui peut l'intéresser. J'ai donc pris une part bien sincère aux souvenirs que ramenait tout naturellement l'anniversaire de la bénédiction de votre petite chapelle, et j'ai béni avec vous le divin Seigneur qui a daigné y prendre définitivement sa demeure. Je l'ai remercié aussi de la bénédiction si visible qu'il a donnée à vos œuvres et particulièrement à la petite communauté qui, peu à peu, se fonde, se constitue et s'asseoit dans une vie régulière; ces premières grâces seront suivies de beaucoup d'autres, nous pouvons l'espérer, et notre maison d'Amiens deviendra le modèle des colonies que notre chère famille semble appelée à répandre dans les provinces. je n'oublierai point, pour ma part, que la maison d'Amiens est l'enfant premier-né de la Maison-Mère et ce sera pour moi une raison de plus de lui porter le plus tendre et le plus paternel intérêt.

Notre cher frère, M. Allard, n'a point trompé nos espérances, le voilà maintenant tout à fait des nôtres, et le bon Maître n'a voulu différer un peu notre réunion que pour nous la faire désirer plus vivement. Assurez-le de nouveau que je le regardais déjà comme un de mes enfants et que son entrée parmi nous est un sujet de véritable joie pour moi. Les quelques instants que j'ai passés avec lui m'ont suffi pour pénétrer dans son cœur et m'assurer que Dieu y avait mis la grâce d'une sincère vocation; j'ai la conviction que c'est le Seigneur lui-même qui l'envoie dans notre petite famille et qu'il est appelé à y faire beaucoup de bien.

Combien je me réjouis, bien cher ami, des assurances que vous me donnez sur la régularité de vos exercices, sur les soins que vous prenez pour constituer parmi vous un intérieur et une vie de famille. On vous reprochait un peu à Vaugirard de ne pas sentir assez la nécessité de cette vie de communauté et d'être trop exclusivement préoccupé des œuvres; mais j'étais votre défenseur, j'assurais que vous cédiez à la nécessité, mais qu'au fond vous compreniez comme nous l'excellence et les mérites de la vie religieuse et que vous ne manqueriez pas d'y amener peu à peu votre maison. Voilà que vous réalisez mes prévisions; nos ff. d'Amiens vont avoir, comme ceux de Vaugirard, ces exercices pieux qui font pénétrer plus intimement dans les choses de Dieu et donnent aux âmes l'aliment dont elles ont besoin; ils auront aussi cette intimité de la vie de famille qui est si douce en religion et qui paie les serviteurs de Dieu de tous les sacrifices qu'ils lui ont faits; c'est le centuple que le divin Maître leur a promis, même en ce monde; toute communauté bien réglée doit l'assurer à ses membres, autrement, la parole de Jésus-Christ n'aurait pas son accomplissement.

Si notre f. Mainville ne vous est guère utile à Amiens, vous pourriez le rendre à Vaugirard où il aurait plus facilement de l'emploi; sa constitution robuste exige une grande activité et une vie laborieuse, je crois qu'il serait autrement hors de sa voie et qu'il y aurait souffrance pour lui à tous égards. Je vous laisse juge de ce qui peut-être plus convenable sous ce rapport.

Notre f. Vince ne va point mieux, le médecin ne donne aucune espérance, il n'y a donc rien à attendre que du côté de Dieu; continuons à prier pour que ce cher frère entre pleinement dans les desseins du Seigneur à son égard; il est jusqu'ici admirablement disposé.

M. Myionnet me parlait dans sa dernière lettre de M. Halluin et me demandait s'il y avait quelque chose à faire à son sujet. M. Halluin ne m'a point écrit, je ne sais où nous en sommes à son égard; si vous pensiez qu'en attendant mon retour, qui sera pour la fin d'avril, M. Myionnet dût aller à Arras avec vous, vous pourriez vous entendre avec M. Myionnet; autrement, aussitôt après mon arrivée, je pourrais, en vous rendant visite, vous accompagner à Arras; mais jusque là, il serait bon en tout cas que M. Halluin nous donnât signe de vie; vos œuvres vous donneront peut-être l'occasion de lui écrire.

Je reviendrai en meilleur état qu'à mon départ, mais néanmoins pas guéri pleinement; si ma poitrine doit se remettre complètement, ce ne sera qu'avec longueur de temps; elle reste faible, brisée, douloureuse; je ne puis parler sans une extrême fatigue, le médecin des bains doute que j'aie assez de force pour passer l'hiver prochain à Paris; nous irons au jour le jour; si j'ai vigueur suffisante pour l'été, nous marcherons durant cette saison et, quand viendra l'hiver, nous ferons ce que le Seigneur nous ordonnera.

Adieu, bien cher ami, embrassez tous mes enfants d'Amiens pour moi; quand vous m'écrivez, qu'à tour de rôle un d'eux m'écrive quelques lignes, il faut que nous soyons bien unis et que nous nous aimions beaucoup, c'est la volonté du divin Seigneur qui est Lui-même toute charité et qui, nous ayant fondés pour les œuvres de charité, veut que tous nos cœurs soient remplis d'un immense et ardent amour.

Je suis, en Lui et en sa T. Ste Mère, la Ste Vierge Marie,

Votre ami et Père

Le Prevost

 

Offrez mes bien respectueux souvenirs à MM. les abbés Mangot et Cacheleux.

Je pense que M. Cacheleux est toujours bon pour vous; il y a longtemps que vous ne m'avez parlé de lui.

 

 




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