351  à M. Vince

Accepter la volonté du Père, c'est vivre en plénitude. Prière fraternelle de MLP.

Vernet, 18 février 1856

Très cher ami et fils en N.S.,

Mon f. Myionnet me dit que vous souffrez moins, que vous mangez un peu, mais que vous digérez toujours bien imparfaitement. Vous êtes donc aussi toujours sur la croix des langueurs et des abattements; c'est une des plus rudes, car elle humilie par l'impuissance l'esprit et le corps, mais tant qu'il reste assez de force pour dire ou penser: Que votre volonté soit faite, mon Dieu!, on vit encore par le cœur, par la foi, par la soumission aux adorables desseins du Seigneur, c'est vivre véritablement et pleinement. Vous êtes donc encore plein de vie, cher enfant, et cette vie, quoi qu'il arrive, vous ne la perdrez point; elle se continuera sur la terre, si la santé du corps vous revient, et elle durera éternellement dans la gloire, si le Seigneur vous attire à Lui. Ayons donc confiance, très cher ami, continuons à prier et laissons le bon Père disposer de ses enfants à son gré. Tous les jours nous prions ensemble pour vous, mon f. Paillé et moi, nous nous rendons donc en pensée à l'autel de votre Père S^t Joseph, et nous l'invoquons ardemment pour vous. Je dis aussi le chapelet de S^t Joseph à la même intention.

Adieu, cher enfant, je vous embrasse tendrement et demeure avec vous dans les Cœurs sacrés de J. et de M.

Votre Père affectionné

Le Prevost