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Jean-Léon Le Prevost Lettres IntraText CT - Lecture du Texte |
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356 à M. CailleImpressions sur la visite de M. Myionnet à Arras. Préserver un frère du découragement. Veiller à ce qu'il y ait une vraie vie de famille à Amiens, il y a des âmes qui ne peuvent s'en passer. Ne pas accueillir davantage d'enfants alors qu'on ne peut en supporter la charge.
Très cher ami et fils en N.S., Je vous envoie quelques petites lettres pour mes enfants d'Amiens; j'ai tardé à leur répondre, à cause de mon changement de lieu. Nous avons quitté Le Vernet, où les mois de mars et d'avril sont d'ordinaire mauvais, pour nous rendre à Hyères où le médecin m'a conseillé de venir, afin de confirmer l'amélioration obtenue dans l'état de ma poitrine. Je ne suis pas fort encore, tant s'en faut, mais je pense que durant les quelques semaines qui vont s'écouler jusqu'à mon retour à Vaugirard, je pourrai faire quelques progrès un peu sensibles. Je me recommande à vos prières qui ne m'ont pas manqué jusqu'ici, afin que je sois bien soumis à la volonté de Dieu et que je corresponde fidèlement à ses vues à mon égard. Notre f. Myionnet m'a rendu compte de son voyage avec vous; il en serait satisfait s'il n'avait trouvé M. Halluin moins décidé qu'il ne le pensait à se joindre personnellement à nous. Il serait bien regrettable, en effet, qu'un homme si dévoué et si bon ne fût pas donné à notre petite famille qui doit tant désirer de s'associer les âmes vraiment généreuses et dévouées; mais il m'a semblé, d'après la lettre de M. Myionnet, que M. Halluin n'avait pas dit à ce sujet son dernier mot; je viens de lui écrire une lettre aussi cordiale que j'ai pu la faire en l'invitant à compléter par un dernier sacrifice le dévouement dont il a fait preuve pour ses enfants et pour les œuvres de charité; je vous communiquerai la réponse que je recevrai de lui, s'il m'en fait une, comme je l'espère; si, de votre côté, vous appreniez quelque chose de nouveau sur ses dispositions, ayez la bonté, cher ami, de m'en faire part. Je goûte bien vos observations relativement à notre jeune ami, M. Allard; je crois, comme vous, qu'il serait bien mieux qu'il fût à Vaugirard, mais nous ne pourrions présentement le remplacer à Amiens, comme vous l'a dit M. Myionnet; nous sommes donc contraints de temporiser. J'avais remarqué, dans les petites lettres que vous m'avez envoyées, quelques signes d'ennui et de découragement, M. Myionnet a fait la même observation; il croit qu'il faudrait tendre avec persévérance à établir de plus en plus l'esprit de famille et les exercices communs dans notre chère Maison d'Amiens; malheureusement, vos occupations vous retenant beaucoup au dehors, vous êtes contraint de laisser un peu la conduite habituelle à nos jeunes frères, dont aucun n'a peut-être assez de mouvement et d'initiative pour soutenir les autres et leur communiquer un peu d'animation et de vie; faites, pour arriver à ce bon résultat, tout ce que vous pourrez; encouragez le f. Marcaire à faire, de son côté, ce que le bon Dieu lui inspirera, ce point est bien essentiel; quand on est arrivé au degré d'abnégation et de sacrifice où le Seigneur vous a mis, on peut se passer de ces consolations et douceurs de l'intimité de la famille, et d'ailleurs votre vie active vous laisse peu le temps de vous y arrêter; mais des âmes moins avancées et moins fermes tomberaient facilement dans l'abattement, si elles n'avaient ainsi un peu de soutien sensible. Aussi tend-on, dans toutes les communautés, à rendre les exercices de communauté, les récréations et les réunions des frères entre eux aussi aimables et aussi doux qu'on le peut; je sais que votre petit nombre et les occupations des frères mettent obstacle à ce qu'on voudrait faire d'absolument régulier, mais vous ferez pour le mieux; avec le temps, votre personnel augmentera et donnera plus de ressources, ce sont les commencements qui offrent le plus de difficultés. Je désire bien toujours que vous n'accroissiez pas le nombre de vos enfants, pour ne pas accroître les charges des frères et de la maison, et aussi dans l'intérêt même des enfants qui sont déjà bien entassés présentement; durant les chaleurs, ils pourront en souffrir; que ferions-nous si des maladies se déclaraient dans la maison? Notre f. Myionnet vous aura répondu sur la question du voyage à Rome, nous devons attendre le retour de M. l'abbé Dedoue. Adieu, mon bien bon ami, je prie constamment pour vous, pour vos œuvres, et aussi pour votre bonne sœur. Le Prevost
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