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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 301 - 400 (1855 - 1856)
    • 358  à M. Myionnet
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358  à M. Myionnet

A la suite du décès du frère Vince, MLP. estime nécessaire de recueillir des notes pour une notice nécrologique. Dans la vie des œuvres, ne pas "faire de la nuit le jour et réciproquement". Espérance de voir se réaliser l'union avec M. Halluin. Affaire de l'abbé Choyer d'Angers. Recherche d'une villégiature proche de Vaugirard.

 

Hyères, 1er avril 1856

Fête de St Joseph233

Très cher ami et fils en N.S.,

Je signe et je vous renvoie immédiatement, comme vous me le demandez, la pièce concernant notre enfant Gentil.

J'ai lu avec un profond intérêt les quelques détails que vous me donnez au sujet de l'enterrement de notre bien-aimé f. Joseph, je pense que tout est ainsi selon la volonté de Dieu et, bien qu'il m'en coûte de n'avoir aucune trace sensible de son passage parmi nous, je me résigne à ce que le Seigneur semble avoir disposé. Gardons au moins chèrement sa mémoire, il nous a donné de précieux exemples, que la trace en reste au milieu de nous; ne laissez pas tomber la pensée de recueillir quelques notes pour une petite notice, faites en sorte qu'on s'en occupe sans délai; le tourbillon des occupations emporte si vite chez nous les traces de la veille qu'on fait sagement de ne pas attendre au lendemain. Je remercie nos bons ff. Louis [Boursier], Ernest [Vasseur], Alphonse [Vasseur], Edouard [Polvêche], Joseph Assier qui m'ont écrit, je leur répondrai quelques lignes au plus tôt, ainsi qu'à notre bon abbé Hello. Veillez à ce qu'il se repose un peu; il apporte dans ses œuvres une ardeur et un zèle qui demandent de temps en temps un peu de calme, sinon il s'usera en quelques années; tâchez qu'il prenne un peu de repos, je vous le recommande.

Vous ne me dites point quand nos frères désireront s'installer à Nazareth; il me paraîtrait bien que M. Paillé y fût à ce moment pour tout commencer en ordre. J'examinerai bien attentivement le règlement dès que vous me l'aurez envoyé. Je crois toujours que 9h.30 serait bien pour la fermeture de la maison le soir; la chose est hors de doute pour ce qui regarde la communauté; pour les œuvres, ne pourriez-vous soumettre la question à MM. Baudon et Decaux, en leur exposant les motifs pour et contre? Je suis convaincu que nos frères s'exagèrent les difficultés, et qu'une fois le pli pris, rien ne semblerait plus simple. N'est-ce pas un abus de faire de la nuit le jour et réciproquement; ne devons-nous pas tendre à réformer ce qui est en dehors de l'ordre en toutes choses? Consultez, croyez-moi, MM. Baudon et Decaux; si la chose était posée par eux pour toutes leurs œuvres, elle aurait bien plus d'autorité et de consistance.

Je bénis le bon St Joseph, sous les auspices duquel m'arrive la bonne nouvelle de l'autorisation de notre loterie; que notre f. Maignen suive maintenant vivement l'exécution, car il est déjà bien tard; qu'on tâche de consulter Mme de Vatry en tout et de beaucoup la laisser faire, de n'agir que sous sa direction, car nous pourrons beaucoup moins faire qu'elle; ne négligeons pas néanmoins les moyens dont nous pouvons disposer. Je crois qu'il faut mettre sur les billets, non pas: Maison des Orphelins de Vaugirard, mais: Loterie en faveur de la Maison des Orphelins (placée sous le patronage de Mgr l'Arch. de Paris), à Vaugirard, Chemin etc.; autrement, on pourrait penser qu'il s'agit des orphelins de la ville de Vaugirard seulement. Que notre f. Maignen s'entende pour tout cela avec Mme de Vatry et qu'il tâche que les billets soient bien disposés. Je crois que Mme de Vatry a de l'ordre et déjà une expérience acquise de ces opérations charitables.

Je recommande tous les jours, avec mon f. Paillé, l'affaire d'Arras au bon St Joseph et à la Ste Famille tout entière. Offrez mes sentiments de respects et d'affection à M. Halluin, j'ai grande espérance que le Seigneur nous unira à lui; son âme me semble être de la trempe qui convient à notre famille, son œuvre est pauvre et dépendante de la Providence comme les nôtres; nous sommes dans la même voie, je crois que c'est la charité du Seigneur qui nous rapproche les uns des autres.

Je n'ai point entendu parler de M. Flour. Voyez si vous croyez qu'il soit à propos que M. Dauchez, à l'occasion, réveille un peu ses bonnes dispositions ou s'il vaut mieux le laisser à ses propres inspirations. Vous ne me parlez plus du jeune bijoutier. Nous verrons, pour les ff. Roussel et Carment, comment nous arranger; s'il y avait urgence, avisez; sinon, avec un peu de patience, le bon Maître nous donnera bientôt peut-être quelque moyen de sortir d'embarras. Je n'ai rien à dire sur les nouveaux arrangements concernant Grenelle, ils peuvent aller comme vous indiquez; il faut prendre les choses comme il plaît à la divine Sagesse de les régler pour nous.

Ne manquez pas de remercier particulièrement M. le Curé de Vaugirard, et dites-lui que ses bontés pour nous me sont une bien douce consolation. Il me semble qu'après mon retour, on pourrait faire une petite réunion de nos amis et bienfaiteurs qui remplacerait la fête de la St Jean.

Remerciez bien aussi ces dames des Oiseaux, elles sont bien bonnes pour nous; prions surtout beaucoup pour nos bienfaiteurs, la charité dans laquelle nous vivons doit l'inspirer à nos cœurs. Vous ne m'avez rien dit des Dames du Temple. Je n'oublierai pas devant Dieu l'affaire de Mme de Montmorency. Je regrette que vous n'ayez pas trouvé M. Houdard, cette affaire demandait à être traitée de vive voix; ne pourriez-vous lui demander un rendez-vous pour lui communiquer le plan? Supposeriez-vous qu'il vous évite volontairement?

Mgr d'Angers vient de m'envoyer ses mandements avec une lettre toute pleine de bonté, mais pressante plus que jamais pour l'affaire de M. Choyer; il dit, ce bon évêque, qu'il veut conclure cette œuvre et la bien asseoir avant de mourir; je vais lui répondre de mon mieux.234

Je ne tiens pas à Cachan235, j'y voyais l'avantage de l'économie et aussi celui de la grande proximité; j'aurais pu ainsi venir journellement à Vaugirard comme promenade qui m'est recommandée, et vous-même bien aisément vous m'auriez eu sous la main; si vous pensez qu'il soit mieux de faire autrement, cherchez aux environs de Clamart ou d'Issy, pas bien loin; quand vous aurez trouvé, nous verrons quel parti nous devons prendre.

Adieu, bien cher ami, j'embrasse tendrement tous mes enfants, grands et petits, et vous qui êtes le plus gros de tous. Si mon fils Maignen n'a pas le temps de m'écrire, qu'il prie notre bon abbé Hello de me dire ce qu'il croirait utile de m'écrire.

Votre ami et Père en J.M.J.

Le Prevost

 

 





233 On pourrait s'étonner du rapprochement 1er avril et fête de saint Joseph. En 1856, le 19 mars tombant dans la Semaine Sainte, la Saint-Joseph avait été reportée après l'Octave de Pâques.



234 Depuis quelque temps, Mgr Angebault insistait pour que MLP. s'arrangeât avec l'abbé Choyer, qui dirigeait à Angers des ateliers de sculpture et d'orfèvrerie et qui était désireux d'agréger son œuvre à la Congrégation.

 



235 M. Myionnet cherchait une villégiature pour MLP. Il avait d'abord pensé à Cachan, près d'Arcueil, mais finit par trouver à Chaville. Non pas la maison qui fut achetée plus tard en 1862 et où devait mourir MLP, mais un petit pavillon, situé près de la station du chemin de fer de la rive gauche, qui fut loué par la Communauté. C'est là que le 18 juin, pour la première fois, les Frères vinrent conduire MLP. à sa villégiature. (VLP. I, 540).





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