360  à M. Myionnet

La santé de MLP. reste faible. Il ne rentrera pas avant la mi-mai. Besoins financiers.

4 avril 1856

Très cher ami et fils en N.S.,

Je vous envoie une petite lettre du f. Paillé et deux billets pour deux de nos frères.

Nous allons ici comme de coutume; mes jambes sont devenues un peu plus fortes, mais ma poitrine reste et restera encore longtemps, sinon toujours, d'une faiblesse telle qu'il y a bien peu de service à en attendre. J'ai vu aujourd'hui, pour la première fois, un médecin à Hyères; il est très rassurant, comme les autres, quant au fond du mal qui ne lui semble pas menaçant présentement, mais il veut des ménagements extrêmes et tient absolument le même langage que le médecin de Vernet; il n'est pas d'avis que je reste ici passé la fin de mai, mais il me conseille de mettre une quinzaine pour le retour, afin de ne pas revenir sans transition à Paris et de m'acclimater à la température du Nord après avoir vécu dans celle du Midi; on m'avait recommandé la même chose au Vernet. Mon retour ne serait donc comme vous me le demandez si instamment, que pour le 15 mai. Mais mon f. Paillé se récrie sur l'insuffisance des 300f que je vous ai demandés et assure qu'ayant bien fait ses calculs, il se trouvera à sec avant notre arrivée, si nous nous en tenons à ce chiffre. Il vous prie instamment d'envoyer 500f promettant de vous rapporter à peu près certainement 100f, mais aimant mieux avoir cette somme en avance que de se trouver en embarras.

Voyez, mon bon ami, si vous pouvez disposer de cette somme. Vous n'auriez pas de meilleur moyen, ce me semble, que de l'envoyer en billets par lettre chargée; voyez pourtant si quelque autre moyen vous paraît meilleur.

Votre ami et Père en N.S.

Le Prevost