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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 301 - 400 (1855 - 1856)
    • 364  à M. Myionnet
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364  à M. Myionnet

Corrections à faire au règlement de Nazareth. Le poids des soucis matériels incombe au Supérieur. Les sujets accueillis en communauté ne doivent pas être une charge pour elle. Ne pas donner un emploi à un débutant avant d'avoir éprouvé ses aptitudes.

 

Hyères, 14 avril 1856

Très cher ami et fils en N.S.,

J'ai examiné attentivement le projet de règlement provisoire que vous m'avez envoyé pour Nazareth. J'en trouve, comme je vous l'ai dit, l'esprit et les dispositions générales tout à fait convenables. Pour l'ordre des exercices de la journée, je crois qu'il y a nécessité d'y apporter quelques petites modifications, parce qu'on n'y avait pas réservé le temps de sommeil indispensable et que, d'autre part, plusieurs exercices étaient entassés dans de si courts espaces qu'il eût été absolument impossible de les exécuter tels qu'ils étaient indiqués sur le papier. Je suis assuré qu'en revoyant ce projet, en regard duquel j'ai fait consigner par notre f. Paillé quelques observations, vous partagerez mon avis, et je compte assez aussi sur le bon esprit de nos frères pour être convaincu qu'ils se rendront à des avis que m'inspire seul le désir de les établir dans des conditions qui concilient le bien de leurs âmes, de leur santé et aussi celui des œuvres dont ils sont chargés.

Nous n'oublions pas, mon f. Paillé et moi, que vous commencez ce soir votre retraite; nous prierons pour vous bien ardemment et nous nous tiendrons unis à vous de cœur et participerons, je l'espère, aux bons mouvements que l'Esprit-Saint opérera en vous durant ces pieux exercices.

Je trouve très bonne la pensée que vous avez eue de faire prier nos frères et leur demander un jeûne pour obtenir le secours de Dieu dans les besoins de la Communauté; je crois toutefois qu'il ne faut parler aux frères de vos embarras de finances, quand vous en avez, qu'avec beaucoup de ménagement pour ne pas les alarmer; c'est d'ailleurs au chef de la Communauté à porter cette charge des préoccupations matérielles, les frères doivent, pour l'ordinaire, en être exempts, ce soin ne les regardant pas; je ne crois pas non plus qu'il faille trop faire bruit, au-dehors, de votre pauvreté; vous accroîtrez les défiances des gens prudents à l'égard de la Communauté; je pense qu'il faut aller en tout cela avec beaucoup de circonspection; agissez activement et surtout appuyez-vous sur Dieu et, comme vous le dites bien dans votre dernière lettre, que je reçois à l'instant, son secours qui ne nous a jamais manqué ne nous fera pas défaut.

J'avais prié M. Hello de vous inviter à désigner celui des frères qui devra réussir les notes pour la notice de notre f. Vince et en faire un ensemble; occupez-vous en sans retard après la retraite; vous le savez, chez nous plus qu'ailleurs, les choses différées sont mises en oubli, on n'obtient de résultat qu'en les suivant avec fermeté et précision.

Vous ne m'avez pas dit pourquoi M. Houdard nous abandonnait; l'avons-nous contrarié en quelque chose? Auriez-vous omis de lui payer les arrérages dont nous avions promis de lui tenir compte pour 1856 sur ses inscriptions romaines?

J'approuve bien votre sermon projeté pour la maison de Vaugirard, mais il faudra que cette affaire soit suivie bien activement; si cela traîne, ce sera chose manquée. Ne craignez-vous pas que la Pentecôte soit un délai bien court? Voyez, mais le temps presse, vous le sentez ainsi que moi.

Il ne faut pas négliger non plus la demande réduite pour la loterie à 10.000f, moins même, si on vous le conseille comme plus prudent; mais le plus pressé est le sermon. La souscription est bien aussi; il faut seulement qu'un moyen ne nuise pas à l'autre.

Je ne vois pas beaucoup d'inconvénient à envoyer M. Ernest [Vasseur] à Amiens temporairement, à la place de M. Mainville, si M. Caille le trouve bon, peut-être M. de Renneville en sera bien contrarié; si vous preniez ce parti, vous pourriez le donner à ces jeunes frères comme un essai momentané d'un mois ou deux pour le rétablissement de la santé du jeune f. Ernest.

Faites pour M. Assier ce que la prudence vous suggérera dans l'intérêt de la communauté. Vous ne pouvez assurément pas le garder, s'il a des infirmités incommodes; la pension de 600f que vous avez demandée est, en tout cas, ce me semble, bien insuffisante; je crois que nous ne pouvons recevoir des frères dont les familles sont dans l'aisance qu'avec une pension qui couvre pleinement leurs dépenses, quand ils ne peuvent être à peu près d'aucune utilité dans nos œuvres; ils doivent être considérés alors comme prenant parmi nous un asile pieux que la communauté peut accorder, à la condition qu'il n'en résulte pas de charges pour elle.

Vos vues au sujet de M. Boucault me semblent bonnes, mais vous allez bien vite, je le crois. C'est trop promptement lui donner une lourde charge que de le mettre d'emblée aux classes, dès son arrivée, sans être sûr qu'il y ait aptitude et disposition; à mon avis, si vous l'essayez, ce devrait être pour deux heures par jour seulement, jusqu'à ce qu'il s'y soit bien accoutumé et que vous soyez bien certain de ne le pas rebuter par des occupations d'abord trop difficiles et trop préoccupantes; il paraît être ardent, il prendra peut-être vivement la chose, mais il peut aussi bientôt se décourager, allez-y doucement.

Adieu, mon bien bon ami, je viens de recevoir de M. Maignen une bonne lettre sur les travaux et les œuvres de Nazareth; j'espère que ce sera le tour de Vaugirard prochainement et que vos affaires, avec l'aide de Dieu, prendront une meilleure face. Je vous embrasse affectueusement.

Votre ami et Père en N.S.

Le Prevost

 

Je vous prie, mon bien bon ami, de veiller à ce que vos lettres soient bien affranchies; quelquefois elles ne le sont pas du tout, notamment deux ou trois des dernières; celle que j'ai reçue aujourd'hui a été taxée à 80 centimes de supplément; il m'en arrive en ce moment une de M. Maignen avec un supplément de 60 centimes; il faudrait faire peser vos lettres à la poste en cas de doute; un pèse-lettres ne coûte que 2f.50

Voici le taux des affranchissements pour les lettres de différents poids:

Jusqu'à 7 graminclus, timbre de 20c

Jusqu'à 15 gram. inclus, timbre de 40c

De 15 à 100 gram., il faut un timbre de 80c

De 100 à 200, un timbre de 1f.60

 

 




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