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Jean-Léon Le Prevost Lettres IntraText CT - Lecture du Texte |
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368 à M. PlanchatTension à Grenelle. Accepter les humiliations, "faire et ne pas paraître", est dans l'esprit de notre famille religieuse. Ce qui est dépensé dans l'activité extérieure doit être regagné par le recueillement et le retour habituel à Dieu.
Très cher ami et bien-aimé fils en N.S., Si je voulais, en répondant à votre toute bonne et toute affectueuse lettre, proportionner mes effusions avec vous aux douces consolations qu'elle m'a données, je vous ferais une bien longue épître car, d'un bout à l'autre, votre chère missive m'a vivement intéressé et profondément ému; vous y avez répandu votre âme toute aimante et vous avez trouvé, dans votre bon désir de m'associer aux soins de vos œuvres, les détails les plus aimables et les plus touchants. Je vous en remercie tendrement, très cher ami, et je bénis avec vous le Seigneur, premier principe et unique auteur du bien qui s'est opéré sous vos yeux. J'entre bien dans vos sentiments et votre sécurité sur nos affaires de Grenelle; je crois que le Seigneur ne nous retirera pas de ce pays, ou qu'il ne nous en rappellerait que pour nous faire opérer plus de bien ailleurs pour sa gloire; quant au mépris qu'on fait de nous, c'est pain bénit tel que Jésus l'a toujours rompu à ses vrais disciples; faire et ne pas paraître est essentiellement dans l'esprit de notre petite famille, demeurons donc en paix, tant qu'il en est ainsi, nous marchons, nous vivons. Je prends bien part aux peines de votre bonne mère et je suis bien touché, comme vous, de son courageux dévouement; Dieu l'a visiblement soutenue en tant d'épreuves que nous lui avons vu subir, ce doit lui être une grande consolation de sentir si manifestement le secours divin; assurez-la que je prie avec vous pour elle et que je m'associe à votre respect, à votre tendre attachement à son égard. Je suis bien satisfait des détails que vous me donnez sur votre santé, sur vos dispositions intérieures qui vous inclinent au calme, au recueillement, au retour habituel à Dieu; c'est le seul moyen de compenser les grandes dépenses que vous fait faire votre activité, et c'est à cette condition seulement qu'elle n'épuisera pas tout ensemble le fonds et le revenu; suivez bien cette pente, très cher ami, où le Seigneur vous met bien visiblement et où Il vous ramène avec tant de bonté quand vous tendez à vous en éloigner. Notre f. Myionnet m'a écrit que votre grand sacrifice était fait, consummatum, il n'y a plus à y revenir, nous voilà liés jusqu'au dernier jour236; il me semble bien que, pour moi, je ne m'en repentirai point, tâchez pour votre part d'en prendre aussi votre parti. Adieu, bien cher ami, je vous charge d'embrasser tout particulièrement mon p. Lantiez qui, sans doute, a gardé presque seul son troupeau durant la retraite et qui doit être bien fatigué; dites-lui que son bon ange a compté ses peines pour les offrir à Dieu et que moi je l'en remercie bien affectueusement. Le Prevost
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236 Le samedi 19 avril, à la fin de la retraite de Communauté, le père Planchat avait prononcé ses vœux perpétuels. |
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