382  à M. Decaux

L'abbé Timon-David arrivant de Marseille, MLP. prie son jeune ami de reporter sa visite.

Vaugirard, 30 juin 1856

Très cher ami,

Je viens vous prier de changer pour demain l'itinéraire de notre petite promenade et de la faire pour cette fois, non à Chaville, mais seulement à Vaugirard. M. Timon-David, de Marseille, qui ne devait nous arriver que le lundi 7 juillet, m'écrit à l'instant qu'il sera chez nous demain à midi; il me serait difficile, ainsi averti, d'être absent au moment de son arrivée. Mais si vous voulez, en cette circonstance, vous montrer bon pour nous comme toujours, vous me donnerez deux joies au lieu d'une: celle de passer quelques instants avec vous à Vaugirard demain, 1^er juillet, et celle de reprendre, à quelques jours d'ici, notre excursion projetée dans le bois de Chaville.

Ne craignez pas de déranger nos entretiens avec M. Timon-David; vous savez que vous êtes pour nous un frère et que nous mettons tout en commun avec vous. M. Timon restera d'ailleurs plusieurs jours ici; je désire que vous le voyiez, que vous causiez avec lui de l'œuvre de M. Allemand, établie depuis 60 ans à Marseille, et qui est la plus grande œuvre de patronage qui ait encore été faite en France.

Vous m'appelez souvent votre père; il faut que vous soyez aujourd'hui un enfant soumis et que vous vous rendiez à mes instances; je vous attendrai donc à telle heure de l'après-midi que vous voudrez, le plus tôt sera le mieux; surtout que ce soit au plus tard pour 6h.½.

Adieu, cher bon ami. Que n'êtes-vous réellement mon enfant! Je ne vous aimerais certainement pas davantage, mais notre affection serait comme consacrée et encore mieux établie.

Votre tout affectionné et dévoué en N.S.

Le Prevost