Multiples activités à Vaugirard. Conduite à tenir
envers des candidats à la vie religieuse.
Vaugirard, 1er
juillet 1856
Mon bien bon
ami et fils en N.S.,
Vous avez bien raison de vous étonner de mon silence;
j'étais revenu d'Amiens tout content de ce que j'y avais vu, des bonnes
dispositions de vos jeunes frères, de la solide volonté pour le bien de notre
f. Marcaire, des efforts si courageux que vous faites pour le maintien de vos
exercices, enfin de bon ordre de votre maison; j'avais à cœur de vous le dire,
d'en remercier avec vous le Seigneur qui vous aide si visiblement à surmonter
les difficultés de votre position; mais, en arrivant, j'ai trouvé la Confirmation de nos
enfants qu'est venu faire Mgr. l'Evêque d'Angers; puis, il a eu la
bonté de revenir encore exprès pour la Communauté, afin de nous faire une exhortation et
de passer quelques heures en intimité avec nous; puis, la visite de Mgr.
le Légat [Cardinal Patrizzi], la distribution des prix de Nazareth, enfin
quelques jours de fatigue et de malaise; le tout ensemble a retardé la lettre
que je voulais vous écrire. Si vous n'aviez pris les devants, peut-être
tarderais-je encore, car M. Timon-David, notre nouveau f. de Marseille, vient
d'arriver pour passer quelques jours avec nous; nous préparons, en outre,
l'adoration des Quarante Heures qui va avoir lieu durant trois jours: jeudi,
vendredi, samedi, dans notre chapelle; avant, pendant, après, tous nos moments
sont presque pris par les exercices et soins de l'adoration, et plus encore par
toutes les visites auxquelles elle donne l'occasion de la part de personnes qui
s'y rendent. Vous le voyez, cher ami, la vie, de Vaugirard est un peu comme
celle d'Amiens; elle est bien remplie et bien occupée.
Je réponds ci-contre à notre jeune f. d'Arras [Augustin
Bassery]; M. Halluin m'a écrit; il paraît penser qu'un peu de séjour à la Maison-Mère fera du
bien à cet excellent jeune homme; il est désirable aussi qu'il fasse
connaissance avec nous et prenne les habitudes de la Communauté. Nous
verrons un peu plus tard, si notre jeune ami, M. Allard, montrait un peu plus
de décision, ce qui pourrait être utile pour lui, mais je l'ai trouvé si peu
arrêté dans ses vues que je crois prudent de le laisser s'affermir davantage.
Je vous remercie, cher bon ami, de l'envoi que vous
projetez du vêtement d'été que vous m'avez destiné. Je suis confus que vous
fassiez pour moi cette dépense et vous prie de ne pas accroître vos dépenses
déjà bien lourdes.
Notre f. Carment prépare l'envoi des objets que vous lui
avez demandés; si je puis y joindre quelque chose qui vous soit utile et
agréable, dites-le moi simplement.
Embrassez mes bons jeunes frères pour moi; assurez de mon
respect MM. Cacheleux, Mangot, de Brandt, de Gerly, Jardin, et de mes
affections tous vos bons amis. Bon souvenir aussi à l'excellente personne qui
s'occupe de votre ménage; je la crois bien pieuse et bien édifiante.
Adieu, bien cher ami et fils, je vous embrasse en J. et
M.
Votre ami et Père affectionné
Le Prevost
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