Conditions financières exigées pour qu'une communauté
puisse acheter un immeuble.
Vaugirard, 19
juillet 1856
Fête de St Vincent de Paul
Cher Monsieur l'abbé,
Je réponds sans aucun retard à la partie de votre lettre
qui semble porter sur un point très urgent, celui de l'acquisition des
immeubles qui avoisinent votre établissement. Je ne me suis pas rendu compte
assez en détail de votre situation pour vous donner un avis bien éclairé; il me
semble toutefois que, si on accorde des délais pour les payements, vous
pourriez vous confier en la
Providence et vous assurer des espaces et dépendances qui
vous sont vraiment indispensables. On considère d'ordinaire une acquisition
comme praticable pour une communauté quand elle dispose du tiers de la valeur
de cette acquisition; il me semble que vous êtes dans ce cas; vous n'avez point
de dettes à proprement parler, votre situation est meilleure que celle de la
plupart des œuvres charitables. Il ne s'agit pas d'ailleurs ici d'une chose
d'agrément, mais d'un agrandissement nécessaire pour la bonne tenue de la
maison et même pour la santé des enfants; Dieu ne refuse pas à ses serviteurs
ce qui leur est vraiment nécessaire; je crois donc qu'il vous assistera dans
cette circonstance comme dans les autres et que vous pouvez vous confier à sa
bonté.
Nous nous unissons à vos chers enfants pour vous
souhaiter, à l'occasion de votre fête toutes sortes de grâces et de
bénédictions.
Je suis, cher Monsieur l'abbé, avec des sentiments de
respect et d'affection.
Votre humble serviteur et ami
Le Prevost
P.S. Nous attendons M. de Lauriston pour mardi.
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