Préparation d'une fête pour la Maison des Orphelins.
Vaugirard, 16
septembre 1856
Mon bien bon ami et frère en
N..S.,
Après un travail,
il en vient pour nous un autre; c'est la vie des œuvres charitables, c'est tout
particulièrement la nôtre. En ce moment, nous préparons pour la Maison des Orphelins, que
la dureté des temps et la privation de son sermon l'hiver dernier ont mise en
pénurie, une petite fête des vacances, avec courses de diverses
sortes, chants, tombola, etc.; nous pensons que ce délassement honnête peut
convenir aux familles de toutes conditions, durant les vacances, surtout, et
que beaucoup aimerons faire une bonne œuvre aimable et à bon marché; les
billets réservés sont à 1f
pour deux personnes, les autres à 50 centimes pour deux personnes aussi; donc
pour 25 centimes on peut gagner le ciel et avoir un agréable passe-temps.
J'ai espéré que quelques-uns de nos confrères
concourraient volontiers à cette œuvre et que MM. les Présidents de
Conférences, réunis aujourd'hui en Conseil, auraient la charité de prendre
quelques billets pour leurs Conférences. je vous laisse toutefois entièrement
juge, mon bien bon ami, de la convenance et de l'opportunité de ce moyen; je
désire le bien de nos Conférences plus encore que celui de la Maison des Orphelins, et je
subordonne ma demande à votre avis comme au plus grand avantage de notre chère
Société.
Adieu, bien bon ami, il y a bien longtemps que je ne vous
ai vu; samedi prochain, on pose la première pierre du sanctuaire de N. D. de la Salette, à 3h., je n'ose
espérer que vous viendrez; nous faisons cette solennité en famille pensant
qu'elle attirerait trop peu de monde, mais n'êtes-vous pas de la famille? Vous
viendrez, je l'espère, à nos courses; je trouve toutes les occasions bonnes
pour nous ménager quelques occasions de vous voir et de converser avec vous.
Adieu, mon bien bon ami et frère, je suis avec une tendre
affection
Tout à vous en N.S.
Le Prevost
P.S. Je compte sur votre bonté pour faire prendre la note
des billets distribués, s'il y a lieu, et les noms des confrères qui les
auraient pris.
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