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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 401 - 500 (1856 - 1857)
    • 420  à M. Halluin
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420  à M. Halluin

Formule et cérémonial de la rénovation des vœux. Valeur des usages dans les communautés. ménager les forces physiques et morales des frères. La cohabitation avec des étrangers peut gêner l'intimité de la vie de famille. Les Maisons doivent communiquer entre elles.

 

Cannes, 17 novembre 1856

Cher Monsieur l'abbé et fils en N.S.,

Je ne vous écris que quelques mots aujourd'hui, désirant que vous receviez à temps la petite formule pour la rénovation des vœux. Je la joins ci-contre. La cérémonie se passe ainsi à Vaugirard: Après la Ste Messe, en fait une exhortation analogue à la fête et à l'acte de consécration que veut faire les frères. Puis, tous les frères profès s'agenouillent au pied de l'autel et tour à tour prononcent, à haute voix, la formule de rénovation, tenant un cierge en main. On entonne ensuite le Magnificat qu'on chante en chœur.

Il est ordinaire qu'après la cérémonie les frères prennent ensemble une petite réfection très simple, mais qui se ressente néanmoins un peu de la fête et la continue par une expansion de famille.

Il est possible que j'omette quelque particularité de détail, le cérémonial écrit n'étant pas sous mes yeux. Si M. Myionnet me l'envoie à temps, je vous l'adresserai pour peu que ce soit utile. Il ne s'agirait, en tout cas, que de points peu importants. Nous devons y tenir toutefois, car les usages ont une grande valeur dans les communautés.

Je donne maintenant un mot de réponse bien sommaire à quelques sujets de votre dernière lettre.

Je crois que vous pourrez sans inconvénient permettre au f. Michel de faire ses vœux d'une année, s'il continue à montrer les mêmes dispositions. je lui crois le cœur bon et sincèrement dévoué. Il sera bien désirable de lui donner quelques notions simples, mais précises, de la vie religieuse et des obligations des vœux.

Je me sens bien incliné à donner la même réponse pour le bon M. Cousin, car j'ai aussi beaucoup d'estime pour lui; nous y penserons, vous et moi, devant Dieu, et nous ferons ce qu'Il daignera nous inspirer. Je ne vous ai proposé d'envoyer momentanément ce bon jeune homme à Vaugirard que parce que je le croyais plus malade qu'il ne paraît l'être en effet. Le f. Carment m'ayant dit dans une de ses lettres qu'on l'avait envoyé à la campagne à cause de sa santé, je suis bien aise qu'il soit moins souffrant que je ne le croyais.

J'espère que les ff. Carment et Thuillier continueront à vous satisfaire. L'un et l'autre peuvent avoir besoin de ménagement. Le premier, à cause de la susceptibilité nerveuse de sa tête; le second, à cause de sa jeunesse qui manque encore de fermeté et de consistance; mais ils ont vraiment de la bonne volonté, votre affection les remontera quand ils en auront besoin et saura en tirer bon parti. L'expérience vous a déjà appris tout ce qu'on a à supporter des autres dans la conduite des œuvres; c'est une des croix, et aussi un des mérites de ceux qui ont l'autorité.

Le f. Bassery vous reste tendrement attaché. Le changement de ses occupations en ces derniers temps a pu l'empêcher de vous écrire; il a certainement le désir de le faire, je veillerai à ce que le temps lui soit laissé pour cela.

Assurez, je vous prie, notre bon f. Loquet que nous prions pour lui et nous intéressons affectueusement à sa santé; j'apprendrai avec joie qu'il s'est bien remis de cette indisposition. Il faudra que nous priions le bon Maître de nous donner une fondation dans quelque pays plus chaud, où on enverrait les ff. souffrants se refaire.

Nous évitons d'ordinaire d'admettre en cohabitation des étrangers chez nous. L'intimité de la famille en souffre, ils peuvent influer en sens divers sur l'esprit des frères. M. Caille peut vous dire qu'il en a fait l'expérience. Toutefois, il peut y avoir à toute règle des exceptions quand elles sont bien motivées. Si vous avez de bonnes raisons de penser que la personne dont vous me parlez ne peut guère gêner chez vous, vous pouvez en faire l'essai, vous trouveriez toujours quelque moyen pour changer les choses, si elles avaient quelque notable inconvénient.

J'approuve bien votre pensée pour quelques correspondances régulière entre les diverses sections de notre petite famille. On fait à Vaugirard, quotidiennement, le journal de tout ce qui se passe d'un peu intéressant; on pourrait envoyer tous les 15 jours à Amiens et à Arras un extrait de tout ce qui serait le plus notable. L'accusé de réception nous enverrait en retour communication de ce qui s'est passé chez vous. Nous pourrons examiner la question plus sérieusement quand notre cher M. de Lauriston sera à Vaugirard. Il pourrait être chargé de ces petites relations que nous régulariserions difficilement aujourd'hui d'une façon tout à fait satisfaisante. En attendant, je recommanderai qu'on vous écrire un peu souvent de Vaugirard, et je le ferai moi-même toujours avec joie et empressement.

Adieu, cher Monsieur l'abbé; allons toujours dans notre voie, invoquant Dieu faisant de notre mieux et comptant sur sa paternelle bonté pour nous sanctifier et donner quelque fruit à nos travaux.

J'embrasse tous nos ff. d'Arras et vous-même bien affectueusement

Votre ami et Père en J. et M.

Le Prevost

 

 




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