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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 401 - 500 (1856 - 1857)
    • 433  à M. Vasseur
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433  à M. Vasseur

La vie n'est qu'une suite de combats. Il faut lutter contre soi-même sans défaillances. Pour vaincre l'ennemi de notre salut, combattre sous l'étendard du Christ est gage de victoire. Créer les occasions de s'entretenir avec M. Myionnet. Il lui donne des nouvelles de son frère Ernest.

 

Cannes, 12 décembre 1856

dans l'octave de l'Immaculée Conception

Cher enfant en N.S.,

Vous n'aurez que quelques lignes aujourd'hui du pays de Cannes; je suis depuis quelques jours un peu moins souffrant, mais je suis resté dans une sorte de langueur physique qui m'ôte le peu d'esprit dont je pouvais disposer; je ne sais même pas écrire quelques mots facilement, il faut les tirer l'un après l'autre péniblement, comme les seaux d'eau d'un puits. C'est pourquoi j'ai tardé à répondre à nos frères, et je n'envoie à quelques-uns d'entre eux que de petites feuilles trop légères à mon gré pour les édifier comme il me serait doux de le faire. Pour vous, cher enfant, je ne trouve rien autre chose à vous dire, sinon qu'il faut garder vos bonnes dispositions pour lutter au jour le jour avec l'ennemi; vous aurez souvent des batailles; quand la guerre est franchement déclarée, ce ne sont pas seulement des escarmouches, ce sont des luttes acharnées qui se répètent souvent; il faut attaquer ou se défendre, monter sur la brèche et tenir tête à l'ennemi; le plus courageux a la victoire et, quand on a vaincu, on a du temps de repos et de paix. Cette vie est un peu rude, mais elle entretient la vigueur et l'énergie; elle fait des hommes vraiment solides qui ne font pas défaut dans l'occasion. Ne vous contristez donc pas, cher enfant, si vous avez souvent à vous prendre corps à corps avec l'ennemi de votre salut; vous vous souvenez des paroles du p. Olivaint: Nous ne combattons pas seuls, Jésus est notre chef, et qui combat sous son étendard est sûr de la victoire. Chacune de ces luttes grandit vos mérites, accroît vos forces et vous avance dans la voie du salut.

Je ne m'inquiète point des quelques difficultés que vous pouvez trouver pour vous ouvrir en simplicité avec notre f. Myionnet; cela ne provient pas d'un défaut de confiance, mais uniquement de ce que, le voyant occupé de beaucoup de choses, vous n'avez pas la disposition que vous auriez autrement pour faire avec lui quelques entretiens intimes sur vos mouvements intérieurs; mais, soyez bien tranquille, pour peu que vous eussiez quelque peine sérieuse, l'affection et l'estime que vous avez pour lui ne manqueraient pas de vous porter à une entière confiance envers lui.

Votre petit frère va bien jusqu'ici; il reste régulier dans ses exercices de piété, bien attentif dans ses petits travaux; c'est, en ensemble, un bon f. de St-Vincent-de-Paul; puisse le Seigneur le maintenir dans l'esprit de cette sainte vocation et lui donner aussi les moyens d'y persévérer en le tirant de la conscription; priez pour cela bien fidèlement et sollicitez aussi autour de vous des prières; vous avez autrefois concouru aussi à l'attirer au service de Dieu, usez du même moyen pour le maintenir.

Adieu, cher enfant; vous savez combien je vous suis tendrement attaché en J. et M.

Le Prevost

 




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