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Jean-Léon Le Prevost Lettres IntraText CT - Lecture du Texte |
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438 à M. PailléInstructions pour une éventuelle cession de la chapelle de Nazareth. La réorganisation de la maison de Nazareth qui s'ensuivrait.
Très cher ami et fils en N.S., La demande qui nous est faite de la chapelle de Nazareth est une question grave pour nous, il ne faudra pas la résoudre sans consulter Dieu et les saints patrons de notre petite Communauté; je pense bien que vous y avez déjà songé et que notre bon abbé Hello, en particulier, en aura parlé au divin Maître au T. St Sacrifice. Il me semble, pour moi, qu'il nous est difficile de nous refuser au désir exprimé par l'Archevêché273, dont la bienveillance a toujours été si paternelle pour nous, si nous pouvons favoriser le bien qu'on a en vue, sans nuire essentiellement à l'œuvre que la Providence nous a confiée. Le patronage n'aurait pas réellement beaucoup à souffrir de sa privation temporaire de la chapelle, la Société de St -Vincent-de-Paul et la Communauté seules y perdraient l'honneur, si je puis ainsi dire, le relief de gravité religieuse que la chapelle donne à l'ensemble de leurs travaux à Nazareth. C'est beaucoup, et l'on doit compter qu'on aura un peu moins de faveur dans les quêtes qu'on aura à faire, ne pouvant plus mettre en avant les secours spirituels que nous donnions au quartier; je crois néanmoins qu'il faudra encore passer outre à cette considération, ne reposant que sur Dieu qui saura bien concilier autrement l'intérêt à nos œuvres, si nous cherchons sa gloire avant tout. Un autre point me semblerait à examiner, savoir: comment vous remplacerez, pour votre propre logement, les petites cellules des capucins? Le bâtiment de la bibliothèque me semble contenir plus de locaux qu'on n'en a réellement besoin; nos confrères ne pourraient-ils vous céder une ou deux pièces de ce côté? Ils sont trop raisonnables pour ne pas comprendre qu'étant déjà si strictement serrés dans votre petit bâtiment de communauté, vous ne pourriez, sans une gêne excessive, être privées de vos deux plus grandes cellules, si on ne vous donne quelque compensation; parlez de ce point à notre ami M. Decaux, et tâchez qu'il lève la difficulté, s'il y en a; être pauvrement est bien, mais manquer de l'espace indispensable pour la santé et d'un pauvre petit local pour les exercices communs, ce serait trop; j'insiste un peu fortement à cet égard, non pour vous personnellement, mais pour le bien réel de nos œuvres qui y est vraiment intéressé. Ces dispositions réglées, comme on peut l'espérer, il me paraîtrait tout à fait à souhaiter que notre bon ami M. Decaux assemblât sa commission de l'œuvre de Nazareth ou conseil d'administration, je ne me souviens pas bien quel est le nom, tous les bienveillants confrères, en un mot, qui soutiennent l'œuvre, et qu'il prît leur avis sur la mesure en question; nous y aurons le double avantage d'avoir les avis éclairés de nos amis et de ne pas mettre trop isolément la communauté en présence de M. le Curé et du représentant de l'Archevêché. Je désirerais bien aussi qu'on eût l'agrément de M. Baudon dont les conseils, nous le savons, sont toujours hautement et sagement inspirés. Si, comme on peut le penser, vous aviez l'assentiment de votre entourage charitable, vous pourriez, ce me semble, passer outre à l'arrangement qui vous est proposé. Je crois qu'il serait bon de faire une réserve pour les assemblées de la Ste -Famille; je ne sais cependant s'il serait à propos que ce fût une condition écrite de la location, ou s'il ne serait pas mieux que ce fût une simple convention amiable, faite avec M. le Curé. Il me semble qu'il est dans l'esprit de la Ste-Famille et de nos œuvres en général, de se faire accepter et non de s'imposer. Quant au prix de la location, si l'on considère les dépenses que représentent la chapelle et le terrain y attenant, l'importance qu'elle a pour nous, la part qu'elle a eue dans les sacrifices énormes que l'œuvre de Nazareth a courageusement acceptés, je croirais que la somme de 6.000f par année ne serait pas excessive. je la demanderais donc, sauf à se rabattre à 5.000f. Il ne me semble pas qu'on pût raisonnablement aller au-dessous de ce chiffre. Je m'en rapporte toutefois au jugement de nos amis, ne voulant pas que mon opinion prévale sur la leur, en ce point pas plus que sur les autres. Je comprends bien le regret qu'aura notre bon abbé Hello si cet arrangement se consomme, mais ce sera un sacrifice temporaire que Dieu lui rendra peut-être, par le fait, moins lourd qu'il ne le pense et dont le dédommagera, en tout état de cause, la pensée que la gloire du Seigneur semblait le demander. M. Myionnet ne m'a point parlé jusqu'ici de Grenelle, ni de son patronage, ni de l'état des choses relativement à la fondation, je ne sais absolument rien de ce côté; je ne fais donc que répondre à ce que vous me dites touchant la direction du patronage; je pense que, si quelque mesure était à prendre, M. Myionnet m'en écrirait. Vous n'avez pas répondu de votre côté, mon cher ami, à la question que je vous ai faite relativement aux 5.000f prêtés par M. Taillandier pour Nazareth; M. Myionnet, à qui j'en ai écrit deux fois, ne m'a pas non plus répondu; je désirerais que, vous ou lui, m'écriviez deux mots à ce sujet. Je tourne ici bien court sans répondre à plusieurs articles de votre dernière lettre, sans vous dire surtout combien je suis reconnaissant et touché de vos affectueuses sollicitudes pour ma santé et de toutes les bonnes choses que vous me dites au sujet de ma fête; c'était ici une lettre d'affaires, elle est sèche comme une procuration; si j'ai le temps avant le départ du courrier, je ferai quelques mots meilleurs pour vous et nos frères; mon grand-père était procureur en Normandie, il ne faut pas vous étonner si, sans avoir l'esprit des affaires, j'en ai pourtant retenu quelque chose, la sécheresse et la lourdeur. Adieu, bien cher ami, tout n'est pas encore desséché en moi, je le sens bien à mon affection pour vous. Le Prevost
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273 Une nouvelle paroisse venait d'être érigée pour le quartier N.D.-des-Champs, et le curé, n'ayant pas encore d'église, avait jeté les yeux sur la petite chapelle de Nazareth pour y établir provisoirement le service paroissial et il demandait qu'elle lui fût cédée à loyer pour une période d'un ou deux ans. (...) Le premier mouvement de MLP. fut de s'incliner devant une nécessité qu'il croyait inéluctable. Fort heureusement pour l'œuvre, une lettre de M. Decaux fit voir à MLP. la situation sous un aspect très différent. Le revirement fut immédiat et complet. (Cf. VLP, I, 558, et infra lettre 440). |
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