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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 401 - 500 (1856 - 1857)
    • 448  à M. de Lauriston
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448  à M. de Lauriston

Les rapports entre eux sont déjà marqués par la confiance. Raffermir son projet de se donner à Dieu. Esprit d'enfance. Qu'il hâte son union en fréquentant l'œuvre d'Arras, cette "maison des pauvres", où le Christ se montre plus sensiblement qu'ailleurs. MLP. abandonné à Dieu "soit pour vivre, soit pour mourir".

 

Cannes, 24 janvier 1857

Très cher Monsieur et ami,

Je réponds bien tardivement et bien petitement à votre chère épître du nouvel an; mes misères de santé en sont la cause, des abcès qui me sont survenus depuis plusieurs semaines, dont un au poignet droit, m'ayant mis dans l'impossibilité d'écrire. J'espère que nos cœurs s'entendent déjà assez bien pour que vous ayez pressenti quelque raison semblable à mon silence et que vous n'en ayez pris aucun mécontentement. Pour moi, je me considère véritablement comme uni à vous, puisque vous nous avez donné généreusement des droits sur vous, et je vous traite déjà avec cette confiance qu'il est si bon d'avoir les uns dans les autres et qui est surtout propre aux familles religieuses. Soyez de plus en plus tranquille sur votre vocation, très cher Monsieur, tranquille aussi sur vos dispositions, je crois que nous pouvons répondre que le Seigneur et la T. Ste Vierge y veillent et que votre cœur ne faiblira point; nous sommes bien frêles par nous-mêmes, mais bien forts quand nous ne nous éloignons point de Dieu; or, malgré les fragilités quotidiennes, je vois que vous restez l'enfant de Dieu, que vous ne songez qu'à sa gloire et à son service. Nous ne pouvons empêcher le diable de jeter des pierres sur notre chemin, soit par l'amour-propre, les abattements ou les langueurs de cœur, mais si nous continuons bravement notre route, ces épreuves que Dieu permet ne feront que hâter notre marche et nous faire gagner plus sûrement le but.

En attendant l'heure de votre union définitive à notre chère famille, rapprochez-vous en toujours, autant que vous le pourrez, en faisant de la maison de M. Halluin la vôtre; c'est la maison des pauvres, Jésus-Christ s'y montrera plus sensiblement à vous qu'ailleurs et vous y donnera des grâces particulières. Veillez aussi sur votre cœur qui ne demande qu'à se donner généreusement, mais dont il faut régler les élans afin qu'il ne se dépense pas trop à droite et à gauche, mais se garde surtout pour le grand sacrifice que le Seigneur veut de lui. Je ne suis pas bien sûr, très cher Monsieur et bon ami, que nous nous retrouvions ensemble à Vaugirard, ma santé qui a été bien traînante cet hiver, s'est encore plus dérangée depuis quelque temps; mais s'il plaisait à Dieu de me rappeler à Lui, j'ai la confiance que mon union avec notre chère famille ne serait pas finie pour cela, il me semble impossible que Dieu sépare ce qu'il a si tendrement rapproché par la charité sur cette terre. Je me recommande bien à vos prières, afin que je sois bien soumis et bien abandonné au bon plaisir divin, soit pour vivre, soit pour mourir.

Adieu, bien cher ami et fils en N.S. Croyez à tous mes sentiments de tendre affection.

Le Prevost

 

 




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