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Jean-Léon Le Prevost Lettres IntraText CT - Lecture du Texte |
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465 à M. HalluinPleine confiance réciproque. Sollicitude pour la santé de ses frères. Importance de fêtes de famille et des récréations dans la vie de communauté.
Grasse, 12 avril 1857, Saint jour de Pâques Cher Monsieur l'abbé et fils en N.S., Je me réjouis bien (la joie va bien en ce saint jour) à la pensée que bien prochainement je vais me trouver rapproché de vous. Je compte partir de Cannes par le bateau à vapeur jeudi, afin de gagner Marseille, d'où j'arriverai sans doute à Vaugirard le lundi 20, dans la soirée. C'est une douce consolation de revoir sa famille après une si longue absence. Et, comme toute ma famille n'est pas réunie sur un seul point, j'espère bien l'aller trouver à Amiens et Arras, après que je me serai un peu remis à la maison de Vaugirard. Je ne fais, je vous assure, nulle différence entre tous mes bien-aimés enfants et, quand je reçois vos lettres, je suis avec un intérêt aussi profond les détails que vous me donnez sur nos ff. d'Arras que s'il s'agissait de ceux de la plus ancienne maison. C'est qu'ils sont tous les enfants de Dieu et que, pour les aimer, Dieu nous prête un peu de sa divine charité. Il va sans dire que je verrai avec joie à la retraite les ff. Carment, Thuillier, Cousin, Brauque, Jules et tous ceux dont vous pourrez momentanément vous séparer, et aussi M. Daviron, s'il a l'inspiration de se recueillir durant quelques jours au milieu de nous. J'espère que la retraite fera du bien aux ff. Carment et Thuillier; je ne m'étonne point qu'ils ne soient pas encore tout à fait fondus avec l'ensemble de l'œuvre d'Arras, c'est une affaire de temps, mais qui se consommera pleinement si vous continuez à les associer à vos travaux. Nous garderons à Vaugirard, après la retraite, ceux que vous croirez utile de nous laisser, et nous n'en retiendrons aucun que de votre plein gré; je me sens la disposition de ne rien faire avec vous qu'en plein accord de sentiment, parce que ma confiance est entière dans votre désintéressement et que nous n'avons à cœur des deux parts que la plus grande gloire de Dieu. Je verrai, après mon retour, ce que nous pourrons faire pour l'échange des ff. Augustin [Bassery] et Michel. Pour le jeune Jules, je vous prie de sonder un peu intimement son cœur, afin que nous sachions si sincèrement il souhaite bien toujours se donner à Dieu plutôt qu'au monde. Dans le dernier cas, nous aviserions ensemble à le placer le moins mal que nous pourrions, soit à Amiens, soit ailleurs, afin d'épargner aux autres la peine que donne toujours une volonté défaillante et qui marchande Dieu pour l'abandonner définitivement. Je souhaite bien que le f. Loquet se rétablisse; avec son bon esprit, sa piété, son zèle sincère, il pourrait vous être d'une grande utilité; si, quand le beau temps sera venu, vous jugiez qu'un petit séjour ou voyage à Paris lui fût une utile distraction, vous pourriez assurément nous l'envoyer. Il faut que, si notre pénurie de moyens ne nous permet pas de consommer notre union aussi vite en réalité que nous le voudrions par le désir, au moins tout ce que nous avons de ressources disponibles soit bien et cordialement mis en commun. M. de Lauriston, qu'on attend à Vaugirard du 18 au 20 de ce mois, m'a écrit ces jours derniers une bonne et chrétienne lettre qui me donne pleine espérance d'un avenir heureux, et pour lui et pour nous. Il m'a rapporté, en particulier, le détail de la fête de St Joseph qu'il a solennisée avec vous et dont il avait reçu une bien bonne impression. Je crois que ces petites fêtes de famille sont d'un effet excellent pour épanouir les cœurs et faire goûter à nos frères les joies saintes d'une famille chrétienne. Le cœur prend là des impressions à la fois de piété et de sainte fraternité qui les attachent profondément au service de Dieu. je pense que, dans un sens analogue, les récréations de chaque jour sont aussi bien nécessaires. je ne sais si vous êtes parvenu à leur trouver une petite place dans la journée. Je souhaite bien que vous y puissiez parvenir. Je prie bien toujours pour vos chers enfants, afin que vos soins leur soient profitables et que tant de peine et de sacrifices ne soient pas vains. je n'oublie point non plus de remercier le Seigneur qui vous assiste dans tous vos besoins et dont la divine Providence est comme la mère de votre maison. Puissions-nous, comme vous le dites bien, cher Monsieur l'abbé, correspondre à ses divines bontés et remplir assez nos âmes de sa charité pour qu'elle déborde autour de nous, dans nos sentiments, nos paroles et nos actions. J'embrasse vous et tous nos frères bien affectueusement en J. et M. Le Prevost |
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