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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 401 - 500 (1856 - 1857)
    • 470  à M. Halluin
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470  à M. Halluin

Petit courrier de la Communauté. Un cœur élevé et généreux, un esprit de sacrifice, sont le signe d'une vocation religieuse. Régime différent pour les Persévérants, à Arras et à Vaugirard. Nécessité d'unir toutes les forces de la famille.

 

Vaugirard, 21 mai [1857] fête de l'Ascension

Bien cher Monsieur l'abbé et fils en N.S.,

Je vous envoie un petit résumé que notre f. Georges (M. de Lauriston) a fait sur ce qui s'est passé de plus notable dans les gestes de la petite famille de Vaugirard depuis le retour à Arras des frères que vous avez envoyés à la retraite. Ces faits ne seraient pas pour d'autres d'un grand intérêt, mais ils en auront pour votre maison puisque nous mettons tout en commun et que l'esprit de famille tend de plus en plus à s'établir entre nous. Je tâcherai qu'un envoi pareil vous soit fait chaque quinzaine, ce sera comme une sorte de journal qui vous fera suivre des yeux ce qui se passe ici; si vous pouvez, en nous faisant l'accusé de réception, nous dire aussi en masse ce qui touche vous et votre maison, nous nous sentirons un peu plus les uns auprès des autres.

Notre f. Caille, que nous ferons en sorte de tenir aussi au courant de nos mouvements, nous donnera aussi des communications plus fréquentes. Il est venu ces jours-ci nous voir à l'improviste, mais pour quelques instants seulement; il a été rappelé brusquement à Amiens par l'état fâcheux de sa jeune nièce dont la tête paraît se déranger tout à fait; il a la conduire, je crois, dans une maison de santé. Je recommande à vos prières cette pauvre jeune fille, et surtout notre pauvre ami Caille dont la patience et le courage sont bien rudement éprouvés par les afflictions de sa famille.

Je vois avec joie, d'après les détails contenus dans votre lettre, que tous vos services commencent à s'organiser; peu à peu, je l'espère, tous vos besoins auront satisfaction; le bon Maître ne nous laisse désirer les choses que pour mieux nous en faire comprendre le prix; nos vœux et notre confiance toucheront son cœur de Père et nous obtiendront, par la patience, ce que son amour veut nous donner.

Nous n'allons pas trop mal de notre côté, les frères ont un bon esprit de piété, de zèle et de charité; le f. Georges semble avoir été religieux toute sa vie, il va tout droit dans sa voie et nous édifie bien; son cœur est élevé et généreux, il comprend les sacrifices, il en sait la valeur devant Dieu; c'est avec ces dispositions qu'on peut goûter la vie religieuse, nous augurons bien de son avenir. Il vous reste bien et plus que jamais attaché, puisque des liens plus intimes encore que par le passé le rattachement à vous et à tous nos frères. Le f. Thuillier vous aime bien cordialement; quoique la famille de Vaugirard lui soit chère, il a montré pourtant quelque regret d'avoir quitté celle d'Arras. Il vous prie de faire réunir par un des frères les quelques objets à son usage et de les lui envoyer; il n'avait absolument pour venir ici que les effets dont il était couvert.

Le f. Georges vous prie aussi de lui envoyer la liste qu'il avait laissée chez vous de ses livres; il vous laissera tous ceux dont il n'a pas un besoin absolu.

Je regrette qu'on ne vous ait point rapporté les lettres de Mgr d'Angers sur la vie religieuse; je crois que nous en avons un exemplaire disponible, je ne manquerai pas de vous l'apporter lors de la visite que j'espère vous faire dans le courant de juin; je pense que la maison d'Amiens sera bénie vers cette époque, j'en profiterai pour voir à la fois les ff. d'Amiens et ceux de votre chère maison.

Le petit f. Jules va assez bien, encore un peu triste quelquefois; il a eu grand peine à se résigner à prendre place parmi nos persévérants; les jeunes aspirants, chez vous, sont déjà appelés frères et traités comme tels, il en résulte que leur passage à la maison de Vaugirard leur paraît rude, parce qu'ils n'y ont pas le même rang; il sera bien désirable que nous puissions établir l'uniformité dans cette partie de notre œuvre, afin de nous épargner des difficultés dans les échanges de sujets. Jules a commencé à vous écrire, je vais le presser de finir sa lettre si elle ne l'est déjà; je vous serai obligé de l'encourager à surmonter courageusement ses petites épreuves, tout le monde lui montre affection, ses occupations sont mesurées, il a les soins et instructions particulières du bon abbé Lantiez; sa position est certainement meilleure pour lui qu'elle ne serait parmi les frères; j'espère qu'il entendra raison et que le bon Dieu parlera à son cœur.

Nous faisons de notre mieux le mois de Marie, bien assurés que, si la Ste Vierge se charge de nous, nos âmes seront bien édifiées et nos affaires ne seront point négligées. Je recommande à vous et à nos frères et à vos enfants la première communion de notre maison qui se fera jeudi prochain 28 mai; c'est, vous le savez, une grande et bien importante solennité pour nous. Aidons-nous réciproquement par la prière, unissons bien tous nos moyens, nous serons plus forts et plus agréables au Dieu de Charité.

J'embrasse bien affectueusement tous nos frères, le f. Bassery en particulier; je serai bien aise qu'il nous écrive quelquefois, afin d'entretenir la bonne affection qui l'unit à nous.

Votre tout dévoué et bien attaché ami et Père en J. et M.

Le Prevost

 

 




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