Retour du frère Marcaire à Amiens.
Vaugirard, 18
juin 1857
Bien cher ami et fils en N.S.,
Le Conseil de la Communauté qui s'est réuni hier mercredi, selon
son usage, a pensé unanimement que le meilleur parti à prendre dans l'intérêt
de la maison d'Amiens était de lui rendre présentement le f. Marcaire, qui peut
avoir quelques défauts ou plutôt quelques insuffisances à certains égards, mais
qui, étant pieux, dévoué, exact, avait les qualités les plus essentielles pour
vous aider utilement. Un autre aurait, pour le dehors, plus d'initiative, mais
irait beaucoup moins bien pour l'intérieur; tout calcul fait, je suis persuadé
que vous êtes gravement intéressé à garder, quant à présent, ce cher frère. Je
pense qu'il pourra retourner lundi à Amiens; je l'attends demain et je pense
pouvoir régler le moment de son départ assez précisément pour qu'il vous soit
annoncé ce même jour.
Je crois que vous pouvez être sans inquiétude sur le
voisinage de sa mère, il sent ce qu'il doit à la Communauté et à ses
obligations comme religieux; nous réglerons positivement ce qu'il peut donner
d'instants à sa mère, et il est très résolu à se tenir strictement dans cette
limite.
Adieu, bien cher ami, je vous écrirai de nouveau demain,
je l'espère.
Votre ami et Père en N.S.
Le Prevost
Affections au f. Guillot.
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