485  à M. Halluin

MLP. s'inquiète de la santé de M. Halluin. Nouvelles des Œuvres. Il est plein d'espérance pour l'avenir de l'Institut.

Vaugirard, 26 août 1857

Bien cher Monsieur l'abbé et fils en N.S.,

Je vois avec peine, par votre petite lettre à notre f. Georges, que l'irritation de votre poitrine persiste, même après les quelques jours de repos que vous avez pu prendre à Boulogne. Je vous demande bien instamment de faire tout ce qui dépendra de vous pour vous débarrasser au plus tôt de ce malaise. Pour vous-même, vous n'auriez sans doute guère d'inclination à vous soigner, mais vous le ferez pour ménager un instrument de notre divin Maître et aussi un des membres de la petite famille à laquelle vous vous êtes cordialement attaché. Tous ceux qui la composent vous pressent avec moi de ne rien négliger pour lui garder une santé et des forces qui lui sont précieuses et qu'elle a grandement à cœur de conserver.

J'ai bien réjoui tous mes frères, à mon retour ici, en leur disant les bonnes impressions que je rapportais après ma visite à nos chers ff. d'Arras et d'Amiens; le dévouement de tous a paru s'en accroître et j'ai vu avec joie que, de plus en plus, on s'accoutumait à confondre dans une même affection les membres de la famille, à quelque maison qu'ils appartiennent.

Nous restons disposés à vous donner pour vos classes deux jeunes postulants, si vous pensez qu'ils vous soient utiles. Notre bon abbé Lantiez pourrait vous les amener dans les premiers jours de septembre, si vous le désirez définitivement. Je crois qu'ils se tireront bien de leurs emplois s'ils sont un peu suivis et soutenus. J'attendrai votre réponse avant de faire aucune disposition pour leur départ.

Nous n'avons rien de nouveau ici, sinon l'entrée d'un nouveau frère destiné aux ateliers ou aux soins d'intérieur; c'est, je crois, un bon et solide sujet. Un autre, qui sera propre aux œuvres, doit entrer aussi après la retraite. Je ne sais pas encore précisément l'époque de cette retraite. J'aurai soin de vous l'indiquer dès que je pourrai le faire.

J'apprendrai volontiers le résultat des réflexions qu'a dû faire M. l'abbé Daviron; je pense que votre prochaine lettre m'en pourra informer.

Adieu, bien cher Monsieur l'abbé; remercions ensemble le Seigneur qui, à travers nos travaux et difficultés de chaque jour, gouverne notre chère œuvre, la préserve des dangers et peu à peu la fait progresser vers une assiette ferme et stable. Bien des points de détail peuvent être encore à régler, mais, ce qui est l'essentiel de tout dans les œuvres de Dieu, l'esprit de foi et de vrai dévouement se trouve réellement au fond de la petite Communauté et de toutes ses entreprises. Ayons donc bonne espérance, le Seigneur est avec nous.

Je vous embrasse bien affectueusement ainsi que tous nos frères et je suis avec un entier dévouement, en J. et M.,

Votre ami et Père

Le Prevost