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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 501 - 600 (1857 - 1859)
    • 505  à M. Halluin
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505  à M. Halluin

Une vraie vocation exige abnégation et don total. Un attrait pour les œuvres ne suffit pas. Un jeune frère a du mal à dominer son caractère.

 

Vaugirard, 8 décembre [1857]

Immaculée Conception

Cher Monsieur l'abbé et fils en N.S.,

Aujourd'hui, fête de l'Immaculée Conception de la T. Ste Vierge, nous nous sommes souvenus que c'était la première communion de quelques-uns de vos chers enfants. Nous avons tous prié pour eux à la Ste Messe. Hier aussi, la communauté les avait recommandés aux tendres miséricordes de notre bien-aimée Mère. trois de nos enfants ont été admis au nombre des persévérants. Un jeune frère nouveau faisait aussi son entrée parmi nous. Il prendra place aux ateliers, sachant déjà assez bien travailler comme cordonnier. Il a 24 ans. Nous pensons qu'il ira bien, quand il aura fait un temps suffisant de noviciat. Nous en attendons, pour le mois de janvier, un autre qui est commis dans une maison de commerce, au Mans. Il nous paraît être animé de très bonnes dispositions. Puisse le bon Dieu inspirer à ceux-là et à tous des sentiments de vraie charité et de sincère dévouement. On croit, parce qu'on a quelque attrait pour les œuvres charitables, qu'on est fait pour le service de Dieu, mais il faut, pour y être propre, l'abnégation et le sacrifice entier de soi-même; plus d'un s'aperçoit que c'est beaucoup plus qu'il n'avait pensé. Nous n'avons d'ailleurs rien de nouveau. L'affaire d'Angers va lentement, nous ne savons encore quelle en sera l'issue. M. l'abbé Choyer souhaite toujours également nous donner son œuvre, mais il n'est pas encore absolument libre. Il est venu nous voir ces jours derniers. Nous laissons tout cela aux mains de Dieu et nous ferons ce qui nous semblera être sa volonté.

Le f. Carment, comme il l'annonçait dans la lettre que vous m'avez envoyée de lui, m'a écrit particulièrement sur une feuille de gros papier pris à l'un de ses cahiers. Je n'ai pas été mécontent de sa lettre, qui n'est à proprement dire qu'une confession et une justification sur quelques points. Il parle de vous avec respect, de l'œuvre avec une sincère affection, je crois qu'il la quitterait avec peine. Pourquoi ne peut-il maîtriser assez son impétuosité naturelle et se concerter avec vous plus simplement en se tenant en docilité sous votre main. Je regrette bien, cher Monsieur l'abbé, que cet instrument soit si crucifiant pour vous. Mais que faire? Peut-être arriverez-vous à l'assouplir davantage; il n'est pas insensible, tant s'en faut, aux marques de confiance et d'affection. Je pense que Dieu permet, pour vous éprouver, toutes ces peines, mais qu'Il ne voudrait point qu'il en sorte aucun mal pour vous, pour votre petite communauté, ni pour vos enfants.

Soyez sûr que vous me trouverez toujours disposé à prendre toutes les mesures que vous croiriez utiles. Je m'en rapporte pleinement à votre charité et à votre prudence, un seul mot d'avertissement me suffirait.

Je joins ici la réponse de M. de Ségur touchant le livre de M. Lequette.

Les souliers faits par l'atelier de nos cordonniers seront à votre disposition la semaine prochaine.

Nous embrassons tous nos ff. d'Arras. Je suis avec une tendre et respectueuse affection, votre ami et Père

Le Prevost

 

 




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