Un collaborateur de M. Caille pourrait entrer en communauté.
Nouvelles d'Arras. M. Myionnet est à Angers pour affaires
de famille. Au milieu des difficultés, ne pas oublier que le Seigneur
veille sur nous.
Vaugirard, 14
décembre 1857
Bien cher ami et fils en N.S.,
Votre lettre, comme vous le pensez bien, nous
a causé une grande et douce joie; nous y avons vu, dans les bonnes dispositions
de M. l'abbé Deberly, une de ces marques manifestes que le divin Maître s'est
plu constamment à donner de sa protection à notre petite famille et à ses œuvres.
Grâce à cette heureuse adjonction, que nous osons regarder déjà comme assurée,
les moyens nous seront donnés de mettre notre chère maison d'Amiens dans les
conditions heureuses que le bon Seigneur a ménagées à nos autres œuvres. Nous
pourrons, en effet, durant le temps que M. Deberly passerait à Vaugirard, le
faire remplacer provisoirement à Amiens. Dieu veuille que ces agréables
prévisions se réalisent au temps marqué par sa sagesse; nous serons prêts à
suivre en tout son adorable volonté.
J'ai lu avec joie les détails de votre petite fête de la Présentation; elle a
eu évidemment un très bon effet sur vos frères; cette impression, jointe à la
joie que leur donne la disposition favorable de M. Deberly, a répandu dans
leurs petites lettres une expansion que je n'y avais pas vue depuis longtemps;
soyez bien sûr que vous les attacherez à leurs travaux et les rendrez plus
forts en faisant en sorte de leur donner de temps en temps quelques
ressentiments294 de la vie commune.
Nous allons ici, comme de coutume, assez bien, les
esprits et les corps semblent en assez bonne disposition. Il nous est arrivé un
frère pour les ateliers, nous les croyons bien bon sujet, mais il n'a pas
d'instruction; un autre, un peu plus avancé de ce côté, nous arrive en janvier,
du Mans, où il est commis de commerce.
L'affaire d'Angers a fait quelques pas, sans être encore
assez dégagée pour pouvoir se tourner tout à fait vers nous; nous laissons
aller les choses dans le sens qu'il plaira à Dieu. Le f. Myionnet est en ce
moment à Angers jusqu'à la fin de cette semaine pour arranger quelques affaires
de famille.
Je n'ai point de nouvelles toutes fraîches d'Arras; on
allait assez bien, non toutefois sans quelques petites difficultés pour la
surveillance des grands jeunes gens; le f. Carment la fait bien, mais M.
Halluin craint un peu les vivacités de ce bon frère et le suit constamment dans
ses surveillances; le f. Carment en est un peu entravé; ces grands jeunes gens
ne sont pas faciles à mener; M. Halluin, comme prêtre et Supérieur, a quelque
influence sur eux; l'avenir de l'œuvre, augmentée comme elle l'est en nombre,
peut avoir des difficultés, mais le bon Dieu veille sur ses enfants; ayons
bonne espérance pour Arras comme pour Amiens et tout le reste, car les
miséricordes du Seigneur sont grandes et dépassent toujours les espérances de
ses serviteurs.
Adieu, mon bon ami, je vous embrasse affectueusement en
J. et M.
Votre ami et Père
Le Prevost
|