523  à M. Carment

Exhortation paternelle à persévérer dans ses bonnes intentions.

Vaugirard, 16 février 1858

Cher enfant en N.S.,

Je n'ai pas assez de temps avant le départ du courrier pour répondre comme je le voudrais à votre petite épître; je me borne à tracer en hâte ces deux mots pour vous assurer que nos prières et nos affections vous sont bien fidèlement données. Je suis heureux des bonnes dispositions que vous me manifestez et bien reconnaissant de votre cordiale affection pour moi. Vous avez en ce moment une occasion bien présente de me la témoigner; je suis profondément touché des épreuves de notre cher M. Halluin; chargez-vous de lui montrer notre sincère attachement à son égard, que votre bonne volonté et surtout votre soumission toute filiale soient sa consolation. Prêtez-vous aux circonstances et faites en simplicité tout ce qui sera en vous pour le bien de la maison et de vos chers enfants. Je sais bien que votre bon cœur vous y portera, mais il faut que rien n'arrête l'élan de son bon vouloir; pour cela, la patience, le renoncement à vos vues propres, l'obéissance simple vous seront nécessaires. C'est ce que vous aurez, je l'espère, de plus en plus, cher enfant, avec la grâce du Seigneur Jésus et l'assistance de la T. S^te Vierge. Ces recommandations ne sont motivées par aucun fait présent, tant s'en faut, je crois qu'en ce moment tout va bien de votre côté; c'est seulement un souhait bien affectueux de ma part pour que vous persévériez et fassiez tout le bien que le Seigneur attend de vous.

Nous prions toujours pour votre chère famille. Je vous embrasse sincèrement.

Votre ami et Père

Le Prevost