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Jean-Léon Le Prevost Lettres IntraText CT - Lecture du Texte |
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524 à M. HalluinLe frère Loquet est revenu en communauté. Se concerter avant de décider la vente d'un bien de communauté. Sacrifices qui favorisent la vie de famille: "plus on se donne les uns aux autres, plus on est fermement uni".
Cher Monsieur l'abbé et fils en N.S., La démarche du f. Joseph [Loquet] est assurément bien à regretter, et je ne vois pas en réalité ce qui a pu motiver ce coup de tête, mais nous pouvions craindre quelque chose de pis et nous avons à bénir le Seigneur de ce qu'il ne lui est rien arrivé de plus fâcheux. Il me semble que, pour sa propre édification et pour celle des autres, il devrait vous demander une pénitence de quelques semaines, telle que vous la croiriez praticable chez vous, sans gêne pour le service. Ses voyages supposent d'ailleurs une dépense d'une cinquantaine de francs. Je ne m'explique pas bien où et comment il se la serait procurée. Si c'était par quelque voie irrégulière, sa faute en serait assurément aggravée. Je pense avec vous qu'il convient de le laisser provisoirement à Arras et d'attendre jusqu'à la retraite pour les changements que vous croiriez utile de faire. Si pourtant vous étiez en souffrance et croyiez à propos d'avoir avant cette époque le f. Thuillier qui fait bien les surveillances avec intelligence et conscience, nous vous l'enverrions et prendrions le f. Cousin pour le mettre un peu en repos aux exercices de communauté. Je laisse ce point tout à votre décision. Notre petit Conseil a exprimé quelque regret que vous ayez mis Dainville en vente, sans nous en avoir parlé. J'ai bien l'inspiration de ne gêner en rien votre action pour le soutien de votre œuvre, bien convaincu que le Seigneur vous conduit et que vous disposez toujours les choses pour le mieux; mais,en nous concertant, nous serons encore plus sûrs d'être agréables à Dieu et de faire sa volonté. Je crois aussi que nous ne devons pas craindre les dépendances réciproques résultant de notre union; ce sont précisément ces petits sacrifices qui font le lien des familles, plus on se donne les uns aux autres, plus on est fermement uni. Le vœu de pauvreté entraîne aussi cette obligation pour nous: de ne pas changer l'essence des choses dépendant de la communauté sans nous en être entendu entre nous. Il va sans dire, cher Monsieur l'abbé, que, dans les termes de confiance absolue où nous sommes, ces petites prévenances ne sont guère que de forme, mais il est mieux, je crois, de ne pas les négliger. Nous n'avons rien de particulier ici qui me semble digne d'être mentionné. Tout marche comme de coutume. Ce temps de l'année est rude pour toutes nos œuvres, notre monde a une tâche assez lourde, ceux des œuvres extérieures surtout, mais en ensemble tout va. J'espère que vous traversez aussi cette fin d'hiver sans trop de brisement et que, malgré vos épreuves, vous sentez toujours que le Seigneur travaille avec vous. Le f. Augustin [Bassery] semble s'affermir un peu, mais sans néanmoins se sentir fort pour des dévouements à venir. Nous n'avons, pour le présent, qu'à marcher au jour le jour, pour gagner la fin de ses vœux. Adieu, cher Monsieur l'abbé, nous vous souhaitons un bon carême et une ample participation aux grâces de la fête de la Résurrection. J'embrasse vous et vos frères dans les Cœurs sacrés de J. et de M. Votre ami et Père bien affectionné Le Prevost
P.S. Je crois qu'il sera bien, quand le f. Joseph sera un peu remis, qu'il m'écrive une petite lettre pour s'excuser du chagrin et des inquiétudes qu'il nous a causés.
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