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Jean-Léon Le Prevost Lettres IntraText CT - Lecture du Texte |
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527 à M. HalluinNouvelles des frères. Un postulant manque de bonne volonté nécessaire en communauté. Esprit de foi et de sacrifice. Prudence avant de s'engager plus loin avec l'abbé Choyer. Confiance car Dieu est notre Père.
Cher Monsieur l'abbé et fils en N.S., Le f. Augustin [Bassery], sans nulle invitation de notre part, mais de son propre mouvement, persiste à penser qu'il est avantageux pour lui de devancer la révision, afin de choisir son corps et de s'assurer une meilleure condition. Nous le laissons suivre cette voie qui peut être en effet la meilleure pour lui. Il a fait ces jours-ci son jubilé, a fait une sorte de confession générale à notre p. Beaussier et, usant des privilèges du moment, a été relevé de ses vœux. Cette dernière circonstance reste jusqu'ici ignorée de la communauté. Nous attendons pour en parler que son sort soit fixé. Ce n'est pas sans quelque peine que nous le voyons se détacher ainsi, bien que les choses se dénouent sans brisement, mais nous croyons qu'il n'y a pas présentement en lui une énergie suffisante pour qu'il se soutienne dans la vie de dévouement et de sacrifice que nous avons embrassée. Notre aspirant Jules nous semble être dans le même cas. Vous verrez, cher Monsieur l'abbé, par les quelques mots qu'il vous écrit, quelles sont ses dispositions. Il allègue pour cause d'ennui la prolongation de son temps de persévérance, mais le moyen de le faire abréger était de s'y montrer docile et assez dévoué pour donner confiance à ceux qui le conduisent et les porter à l'attacher plus intimement à la Communauté. Il n'en a pas été ainsi. Sans être absolument mauvais, Jules montrait en général peu de courage et de dévouement à sa besogne; sa raison est bien peu ferme et son esprit mal éclairé; nous ne pouvions dans cet état l'admettre dans la Communauté et nous avions besoin d'une épreuve plus prolongée. S'il faisait un effort courageux, nous ne serions pas éloignés de mettre lui et deux ou trois autres un peu plus près de la Communauté, participant à quelques-uns de ses exercices et en aspirance plus marquée pour s'adjoindre à nous, mais il faudrait cette bonne volonté. L'aura-t-il? Je puis en douter. On pourrait néanmoins faire l'essai. Il attend votre avis qui influera, je pense, sur ses dispositions. Je crois que vos projets pour l'ordonnance de vos travaux et installations sont très bons. Je n'ai pas vu par moi-même le mauvais état du bâtiment occupé par vos plus jeunes enfants, mais le f. Georges [de Lauriston], qui m'en parlait dernièrement, pensait, comme vous, qu'on ne pourrait éviter longtemps de le reconstruire. Quant à l'achat de quelques mesures de terre plus rapprochées de vous que Dainville, il y a tout avantage puisque les fonds nécessaires vous seront donnés. J'apprends avec joie que le personnel de vos frères va assez bien; prions beaucoup le Seigneur qu'il daigne souffler dans leur cœur cette foi vive si rare de nos jours, l'esprit de zèle et surtout cet amour du sacrifice qui est l'essence de la vie religieuse. Nous péchons tous, parce que nous nous donnons imparfaitement. Puisse le Seigneur nous prendre malgré nos résistances et vaincre notre lâcheté à force de tendresse et d'ardente charité. Nous allons ici assez bien, le carême se passe en bonne disposition, chacun le fait de son mieux, selon ses forces. Nous travaillons un peu aux ateliers à des ouvrages envoyés d'Angers. Nous ne savons pas bien encore jusqu'où ira notre participation à ces travaux. le projet de nous en remettre toute l'entreprise est toujours en voie d'exécution, mais nous allons timidement et pas à pas, de peur d'être débordés par une trop lourde entreprise. Le Seigneur semble jusqu'ici mesurer au jour le jour la tâche à nos forces. Je n'ai pas, depuis plusieurs semaines, de nouvelles d'Amiens. M. Caille, qui nous avait annoncé sa visite, n'est pas venu. J'espère que tout va bien. M. Deberly est à nous de cœur. Quelques petites difficultés restent, que nous espérons lever; quand le cœur est donné, le bon Maître se charge du reste. Si votre jeune séminariste s'adjoignait aussi à nous, ce serait un grand bien. je prierai le bon St Joseph, dont nous faisons le mois de notre mieux, d'y mettre la main. Il faut encore ne rien ébruiter pour M. Deberly, Mgr n'ayant encore donné qu'une demi permission. Adieu, cher Monsieur l'abbé, allons toujours humbles et patients, confiants surtout, car Dieu est notre Père Il voit nos travaux, nos besoins, Il nous donnera à son heure le soulagement et le secours. J'embrasse vous et tous nos frères; mille affections respectueuses de ceux d'ici à ceux de notre chère maison d'Arras. Le Prevost
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