528  à M. Caille

Exercices de piété pour les enfants de Nazareth. Paiement de la pension d'un orphelin.

Vaugirard, 16 mars 1858

Bien cher ami et fils en N.S.,

Nous commençons à nous inquiéter un peu de votre silence; nous vous attendions dans les premiers jours du carême comme vous nous l'aviez annoncé, mais vos occupations auront sans doute empêché ce voyage, puisque nous n'avons pas eu la satisfaction de vous voir; donnez-nous de vos nouvelles, mon bon ami, afin que nous soyons plus tranquilles à votre sujet et sur tout ce qui vous entoure. Nous ne vous avons point écrit de notre côté parce que nous étions toujours dans l'attente de votre arrivée. Nous n'avons eu d'ailleurs aucun fait bien notable ces temps derniers; tout marche comme de coutume, et dans la Communauté, et dans les œuvres. Les retraites commencent pour le carême et redoublent les travaux de nos frères. A Nazareth, en particulier, on a essayé un petit carême pour les enfants; deux fois par semaine, la chapelle reçoit le soir tous les enfants qui se présentent et M. l'abbé Hello leur fait un petit exercice de chants de cantiques, d'une instruction suivie de la bénédiction. A l'une des deux réunions, il y a une petite distribution au sort de médailles, d'images pieuses et de chapelets. Il y a d'ordinaire 250 ou 300 enfants à ces réunions; elles serviront à les préparer au Jubilé; tout nous laisse espérer qu'il en résultera quelque bien.

Nos ateliers vont assez bien, cependant l'affaire d'Angers reste toujours mal précisée, parce qu'on reste incertain si l'établissement pourra être maintenu à la maison des Carmes, où il est présentement, ou s'il devra être transféré chez nous. Nous laissons à la Providence le soin de nous conduire à cet égard.

M^lle Denis d'Amiens, protectrice d'un de nos enfants, le jeune Normandie, nous a écrit dernièrement, en réponse à la réclamation que nous lui faisions de divers paiements, qu'elle les avait faits entre vos mains; nous vous serons obligés de nous dire où vous en êtes à ce sujet. D'après son compte, elle aurait, dans ses paiements successifs, versé chez vous 475f, tandis que nous ne trouvons sur nos registres de recettes que 325f, ce qui fait une différence de 150f représentant deux trimestres de la pension du jeune Normandie. Si vous pouvez vérifier ces chiffres, vous nous mettrez à même de tranquilliser cette bonne demoiselle; nous croyons bien, pour nous, que nos registres sont en règle.

J'espère que vos frères vont bien et que notre cher M. Deberly, en particulier, a bien consommé son union avec nous, ses bonnes et affectueuses dispositions m'ont grandement consolé et m'ont donné les meilleures espérances pour l'avenir.

Tous nos frères vous sont toujours tendrement affectionnés et prient bien fidèlement pour vous tous; priez bien aussi pour nous et tenons-nous bien près les uns des autres dans le Cœur divin de notre bien-aimé Seigneur.

Votre ami et Père en J. et M.

Le Prevost

Respect à M. l'abbé Mangot.

Notre atelier de tailleurs est faiblement conduit; ceux que nous avons chez nous sont trop jeunes et trop peu rassis pour bien mener ce petit service; si le bon Dieu, de votre côté, envoyait quelque bon sujet de cet état, ce nous serait un grand bien; prions, toute notre ressource est là.