539  à M. Carment

MLP. assure le frère Carment de sa sympathie pour son père malade; mais son absence cause de l'embarras à la communauté de Vaugirard où il est depuis la retraite.

Vaugirard, 22 mai 1858

Mon cher enfant en N.S.,

Nous ne cessons point de prier pour votre bon père et pour vous aussi bien que pour toute votre famille, dont nous partageons les peines; je ne vous ai pas écrit plus tôt à cause de la première communion de nos enfants qui a eu lieu avant-hier et qui nous a grandement occupés. Nous avons eu soin de leur recommander votre cher malade, j'espère que leurs prières auront été entendues et qu'il aura eu quelque soulagement ou un surcroît de grâces pour porter avec patience et résignation ses souffrances. Assurez-le que nous sympathisons bien aux douleurs qu'il endure et que nous espérons de la miséricorde divine que ses peines seront pour lui une source de mérites et une cause de bénédictions pour tous ceux qui l'entourent.

Je n'ai point de nouvelles d'Arras ni de la maison d'Amiens; ici, tout va comme de coutume; M. Choyer arrive ici aujourd'hui; il sera un peu contristé de ne pas vous trouver, plusieurs choses étant en souffrance par votre absence, mais nous devons penser que cela, comme tout le reste, est réglé par la Providence et nous soumettre à ses sages dispositions. Je pense que M. Choyer ira ces jours-ci à Amiens pour quelques travaux qu'il a en vue.

Il nous est arrivé un nouveau frère; je ne puis rien vous en dire, ne le connaissant que bien peu.

Adieu, mon cher enfant, faites de votre mieux l'œuvre que Dieu vous donne en ce moment à Amiens, si vous agissez bien sous ses yeux et dans son esprit, votre absence momentanée sera sans préjudice pour votre âme et laissera intact votre dévouement à Dieu.

Je suis obligé de vous quitter, n'ayant aucune liberté en ce moment. Je vous embrasse bien affectueusement.

Votre ami et Père en N.S.

Le Prevost